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Quelques minutes après le début de l’audience, le juge militaire a suspendu celle-ci à la suite des déclarations de l’un des prévenus, le ressortissant yéménite Ramzi bin al Shibh, qui a indiqué avoir vu auparavant un interprète désigné par la commission sur un "site noir" de la CIA où des détenus avaient été torturés.
"Si ces allégations sont vraies, alors la présence de l’interprète aux côtés des anciens détenus des sites noirs est très perturbante. Les avocats de la défense devraient pouvoir l’interroger en tant que témoin potentiel de la torture et des disparitions forcées", a déclaré Anne FitzGerald, directrice de l’unité Recherche et réaction aux crises d’Amnesty International, qui était présente dans la salle d’audience de la base navale de Guantánamo Bay, à Cuba. "La publication du rapport du Sénat sur la torture et l’incident survenu lors de l’audience de la commission militaire placent le gouvernement américain dans une situation paradoxale: le tribunal de Guantánamo Bay rajoute de l’injustice à l’impunité pour les actes de torture."