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Un message calibré

Publié le 19 février 2015 par Rolandlabregere

Être maire de Béziers offre à Robert Ménard chaque jour des frissons nouveaux. L’élu qui s’attache à gagner le sprint de l’extrême avec le Front national qui fait actuellement la course en tête n’est pas à court d’idées. Quand il s’agit de montrer sa différence, il n’hésite pas à s’engager sur les chemins de l’innovation.

Un message calibré
Après avoir pris un arrêté interdisant d’étendre son linge, de battre les tapis aux fenêtres, de proposer le couvre-feu pour les moins de 13 ans du 15 juin au 15 septembre, durant les week-ends et les périodes de vacances scolaires, Robert Ménard vient de s’offrir une campagne de com. hors du commun. A la faveur de la décision d’armer la police municipale, cette campagne à message unique vante les mérites du 7,65 qui équipe désormais les neuf policiers municipaux. Tous les panneaux d’affichage de la ville sont à l’unisson.

Robert Ménard a le coup de com. qui marque les esprits. Faut dire que l’édile se prend à être celui qui communiquerait plus vite que son ombre, se posant comme un responsable qui propose de « penser en politique et agir en communicant ». Heureux qui communique, entame un long voyage dans la manipulation des esprits, semble jubiler Robert Ménard. Le coup de com est en fait un coup de pub, mais à l’ancienne. Robert Ménard fait de la réclame. C’est un baratineur. Il vend un produit simple très peu manufacturé, la peur. Une clientèle s’est constituée et demande un bon produit. Robert Ménard se voit en artisan compréhensif.

Saturer l’espace public d’un message unique ne peut en aucune manière passer pour une campagne construite sur fond d’un message complexe. Cela bien sûr ne lui ôte pas l’efficacité à laquelle cette campagne prétend. La preuve : on en parle dans ces colonnes, ce qui est, bien sûr, un signe du coup réussi de l’ancien journaliste ! L’élu s’impose en pubard qui propose une affiche composée d'un visuel simple (l’arme) et d'un message rudimentaire, « le nouvel ami». On notera, croisant le canon, l'image d'une signalétique rappelant un crucifix. C'est toujours porteur de mettre de son côté la symbolique des destinataires d'élection. L'ensemble est désarmant de simplicité mais redoutable pour les effets collatéraux.

De l’efficacité à la morale, la distance est grande. « On ne court jamais aussi vite qu’une balle de fusil », disait un dictateur du 20ème siècle, très à cheval sur ses propres principes. Cette affiche aura ses aficionados. Elle parle à ceux qui pensent la société la main sur la poche révolver. On aura simplement une pensée pour les citoyens de la ville de Béziers qui doivent se coltiner une politique municipale au risque de balles perdues.


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