[Chronique] Faut-il investir dans un vêtement cher ou dans plusieurs pièces abordables ?

A mes 20 ans, je ne me concentrais pas sur la marque mais sur le style et je ne comprenais pas les filles qui dépensaient leur salaire ou leur pecule de noel pour s’acheter un sac a 500 € ou un pull a 250 €. A ce moment la, la mode me lassait vite et je ne me voyais pas étrenner un vêtement durant les 5 prochaines années.

Depuis, la mode a envahi mon quotidien et j’ai appris le sens du mot investissement. D’où mon attrait pour quelques sacs a 400 € ( c’est Marc Jacobs ! Ou c’est Chloe), pour un pull a plus de 200 € en cachemire, rétréci par mon cher et tendre depuis, par des chaussures (repetto …sans parler d’Isabel Marant qui me tente de plus en plus) je continue a shopper chez zara, H&M et cie mais ce n’est plus la même chose. Ma vision de la mode a changé. J’ai envie de long terme, de qualité, de faire partie du club fermée des filles qui ont du goût. Celles qui craquent pour un sac Philip Lim (en sachant qui il est et non pas s’il sort une coll capsule chez H&M), celles qui ouvrent leur esprit pour un nouveau créateur émergent, celle qui aiment oser sans se fier au regard des autres. Bref, j’ai envie de vivre la mode a 100 %. Telle une passionnée.

Mais tout cela a un coût. Et même si je travaille, une question me taraude l’esprit : A quoi bon ? Après quoi je cours finalement ?  Cela a un petit goût de snobisme, de superficialité, d’inutilité. On suppose que prix élevé égal qualité. Sachez que ce n’est pas forcement le cas.

Je me demande pourquoi porter sur soi l’équivalent d’un smic, chaque jour alors que d’autres triment pour boucler leur fin de mois. Et puis, je pense a l’histoire. La mode ne se limite pas a saisir un vêtement hors de son portant et le mettre sur soi. La mode, ce sont des personnalistes qui chaque saison veille à faire rêver, a émerveillé et a susciter l’envie. C’est cette joie quand au bout de quelques mois, on a réussi a économiser pour s’offrir ce collier tant désiré. C’est pourquoi certains créateurs mettent en avant les métiers d’art : brodeur, tisseur … C’est montrer l’envers du décor et nous permettre d’aimer encore plus la mode.

By Sophie Tagel

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