La présidente argentine a accusé samedi les autorités judiciaires de son
pays de lui mener un combat politique. Cristina Fernandez de Kirchner a
réagi pour la première fois à la manifestation de mercredi à Buenos
Aires en hommage au procureur Alberto Nisman, décédé il y a un mois.
Des dizaines de milliers d'Argentins avaient alors défilé pour
réclamer une justice indépendante. Le procureur Alberto Nisman est
décédé dans des circonstances mystérieuses alors qu'il enquêtait sur la
présidente.
"La véritable signification politique et institutionnelle de la
manifestation est l'apparence, désormais indéniable, du parti
judiciaire", estime Cristina Fernandez de Kirchner dans un communiqué.
La manifestation, baptisée "18F", a été une des plus imposantes
depuis l'arrivée à la tête de l'Etat de Cristina Fernandez de Kirchner
il y a sept ans. Elle a illustré l'onde de choc provoquée par l'affaire
Nisman.
Les manifestants avaient défilé à l'appel d'un groupe de procureurs
souhaitant rendre hommage à leur collègue disparu. Ces procureurs se
sont défendus de toute récupération politique, même s'ils se sont déjà
plaints de l'intimidation pratiquée par le gouvernement de gauche de
Cristina Fernandez de Kirchner et de son interventionnisme dans les
affaires judiciaires.
Manifestation "politique"
"18F était décidément une manifestation politique, à l'appel des
procureurs et soutenue par les juges et tout le spectre de l'opposition
politique", estime encore la présidente argentine.
Alberto Nisman a été retrouvé décédé le 19 janvier alors qu'il
s'apprêtait à être entendu par une commission parlementaire et à accuser
la présidente. La cheffe de l'Etat aurait, selon lui, tenté de couvrir
les preuves d'une implication de l'Iran dans l'attentat de 1994 contre
un centre communautaire juif de Buenos Aires qui avait fait 85 tués au
total.
Source: Romandie