CINÉMA : on retrouve sans bouder notre plaisir Clint Eastwood derrière la caméra cette semaine, avec la sortie du film American Sniper (Warner Bros France).
Synopsis : La précision de Chris Kyle tireur d’élite des Navy SEAL fait très vite de lui un héros, pour ses camarades à qui il sauve la vie à de nombreuses reprises, et un cauchemar pour ses ennemis qui vont non seulement mettre sa tête à prix, mais aussi menacer sa famille. Cela ne l’empêchera pas d’aller au bout de sa mission, devenant ainsi l’incarnation vivante de la devise des SEAL : « Pas de quartier! »
Malheureusement, le retour au pays ne se fera pas sans drame.
Pourquoi irons-nous voir ce film qui fait tant jaser ?
La première raison tient en deux mots : Dirty Harry. En effet, après avoir été révélé au cinéma par Sergio Leone (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus, Le Bon, la Brute et le Truand), Clint Eastwood a ensuite endossé plus de 80 rôles et une flopée de personnages mythiques comme le fameux Inspecteur Harry. Il se met à la réalisation avec presque autant de succès dans les années ’70 et a cumulé depuis, 34 oeuvres à son actif dont Sur la route de Madison, Mystic River, Gran Torino ou encore Invictus. N’hésitant pas à enfiler la double casquette acteur/ réalisateur, il est l’un des rares acteurs à avoir reçu la double nomination aux Oscars pour Impitoyable et Million Dollar Baby. Autant dire que voir le nom « Clint Eastwood » au générique est une garantie de voir du cinéma de qualité.
La deuxième raison serait de compter les mètres gagnés par Bradley Cooper, également producteur du film, dans son ascension du Mont Crédibilité-en-tant-qu’acteur-sérieux, ascension entamée en 2012 avec des films comme The place beyond de pines et Hapiness Therapy.
Idem pour Sienna Miller, également au casting et qui revient de plus loin, étant surtout connue dans les feuilles de choux grâce/ à cause de son net penchant pour l’homme des autres à savoir Jude Law, puis Balthazar Getty, avant d’être à son tour frappée par un sérieux retour de manivelle ! Qui tue par l’épée…
CEPENDANT : le film est par contre fortement déconseillé, outre son avertissement pour cause de langage outrancier, à tous ceux qui sont ennuyés par l’ultra-nationalisme américain ici manifesté, chose qui a d’ailleurs déclenché une grosse polémique sur le film à sa sortie. Certains y ont vu, non seulement une apologie de la guerre mais également, un appel à la haine à l’encontre des musulmans.
Pure oeuvre de fiction et/ou suite logique de l’engagement politique du réalisateur qui n’a jamais caché ses convictions républicaines ?
Ironie de la chose, il est intéressant de noter que le réalisateur, aussi plein de contradictions que les personnages qu’il a souvent incarné, s’est toujours publiquement déclaré contre la guerre, aussi bien au Viet-Nâm qu’en Irak. Histoire d’en rajouter, il est engagé auprès de la David Lynch Foundation, organisation qui aide les vétérans et militaires atteints du syndrome post-traumatique grâce à la méthode de méditation transcendantale qu’il pratique lui-même depuis plus de 40 ans. Une méthode que ne pratiquait clairement pas le jeune militaire, atteint du fameux syndrome, qui a abattu à bout portant en 2013 le héros dont le film décrit la vie…
Alors, votre curiosité est-elle titillée ou êtes vous définitivement dégouté ?
Et sinon, qu’irez-vous voir au cinéma ?