Base de questions
Les textes suivants me paraissent fournir une base d'idées pour "architecturer" sa résilience :
- Les techniques dont parle La méthode Münchhausen.
- Antifragile de Nassim Taleb.
- La technique de pilotage en environnement incertain, venue d’un article de la HBR, et que j’utilise depuis une vingtaine d’années, et dont je parle dans la méthode Münchhausen.
- La question des compétences, individuelles et collectives, que je rencontre de plus en plus fréquemment ces derniers temps.
- Les travaux sur la gestion des « biens communs » d’Elinor Ostrom.
- Les techniques de conduite du changement, mon souci principal.
Principes architecturaux de résilience I - L’idée principale est celle d’écosystème de compétences. Chaque personne est elle-même un écosystème de compétences. L’entreprise est un écosystème, et elle appartient à un écosystème de partenaires. La compétence du tout n’est pas la somme des compétences. Mais quelque chose d’autre. (Exemple : le tout a la compétence de construire un bateau, les parties, de concevoir un système électrique, de faire un certain type de soudage…) Propriétés :
- Plus l'écosystème est riche, plus il est capable de créer. Mais aussi plus il a de ressources dans l'adversité.
- Principe central : c'est l'ensemble de l'écosystème qui absorbe les chocs, et innove, pas telle ou telle de ses parties ou de ses membres.
- L'écosystème, dans son ensemble, doit pouvoir remplacer un de ses membres s’il disparaît. Ils doivent donc parfaitement se connaître. Spécialisation ne veut pas dire isolement.
- Des techniques de travail collectif :
- Le mode projet (que j’appelle « ordinateur social ») est efficace pour concevoir ensemble vite et bien, souder le groupe et lui apprendre à se comprendre à demi-mot.
- Il est peut-être aussi nécessaire de posséder un langage commun, voire un mécanisme de dialogue, du type de ce dont parle Edgar Schein.
- Un exercice permanent :
- Épreuve de mini chocs répétés. D'où l'importance d'avoir un faible niveau de défenses, de façon à encaisser ces petits chocs.
- Techniques de « stratégie en environnement incertain ». C’est un travail de prospective, qui permet d’évaluer ses compétences, sa capacité d’adaptation et d’influencer son environnement, et de construire des stratégies robustes.
IV - Développer sa résilience demande peut-être la stimulation de projets communs ?
- Méthode du singe d’Hausmann dont parle la méthode Münchhausen.
- Une cartographie des compétences (arbres de connaissances) donne l’idée de nouveaux projets, mais aussi à celle de développer ces compétences.
En tout cas, il semble important de se demander régulièrement "qui on est"... C'est le ritualisme qui fait le dinosaure.
VI - Comment savoir si l’on est sur la bonne voie, en l’absence de quantification ? 3 indicateurs :
- Cartographie des compétences. Notre réseau se développe-t-il de manière saine ?
- Confiance. Celle que l’on se fait à soi, en premier, celle que l’on se fait les uns aux autres au sein de l’écosystème, mais aussi celle que l’extérieur a en nous. A noter que la confiance peut se mesurer financièrement : c’est le capital de marque, le prix que le marché est prêt à payer en plus du coût du produit.
- Niveau de protection, de stocks, du dispositif. Plus il est bas, plus le système est résilient. (Une nation qui se protège par des murailles est fragile.)
- Le modèle japonais semble être très résilient (absorbe les chocs) mais peu évolutif, ce qui est peut-être un handicap. Une forme de résilience produit le risque dinosaure?
- Les êtres complexes semblent être forcés à innover pour se défendre. Ce qui rend un être complexe, c'est sa spécialisation (organe), c'est une forme d'innovation. Or, elle n'est rendue possible que par l'isolement de l'extérieur : protection nécessaire. Cette protection rend possible l'innovation. Mais on peut innover pour ou contre le système (criminalité)...
- En particulier. Notre société semble aux prises avec une attaque de parasitisme. Absence de solidarité, l'individu s'en prend à ce qui le protège. Le danger que court un système vient donc, en grande partie, de l'intérieur.
- Ce qui rend un système résilient, c'est probablement bien plus des circonstances qui le forcent à être "vertueux" (cf. l'adversité) que des recettes à suivre sans réfléchir. Il faut identifier les conditions favorables, et s'y placer. Les recettes doivent stimuler la créativité, mais pas donner une marche à suivre. C'est une base de connaissances.