Asylum // Saison 1. Episode 1. Pilot.
BBC Four nous propose une comédie avec des enjeux géopolitique avec au milieu un très bon casting de Ben Miller (Meurtres au Paradis) à Kayvan Novak (Sirens, Paddington). La démarche d’Asylum est plutôt bonne mais ce premier épisode manque cruellement d’humour. Ben Miller est un autre excellente idée qui colle très bien à l’univers, au personnage qu’il incarne et à l’envie de faire rire qu’il y a derrière mais le scénario manque donc un peu de folie. L’idée de s’inspirer de l’histoire de Julian Assange est une excellente idée pour délivrer une bonne histoire mais est-ce une bonne histoire pour de la comédie ? Je ne sais pas trop car finalement le scénario part parfois un peu dans tous les sens sans parvenir à réellement avoir une vraie direction. Coincé dans l’ambassade londonienne de « El Rico », une république bananière qui veut surtout se moquer des Etats-Unis et forcément il y a Dan Hern, un homme que l’on n’a pas envie d’accueillir. En nous plongeant dans un univers assez huis clos et en nous offrant l’image d’un pays un peu cocasse (El Rico), Asylum aurait très bien pu nous faire rire. Sauf que voilà, rapidement on se heurte au manque de surprises et d’humour.
Deux hommes sont piégés dans une ambassade londonienne sous la menace d’une extradition.
Ce que je trouve dommage dans la série de Kayvan Novak (également au casting de Asylum dans le rôle du fin de l’ambassadeur) et Tom Thostrup (Facejacker) c’est que l’envie d’humour n’est pas suffisamment bien développée. On sent que Asylum veut faire quelque chose avec ses personnages, nous raconter la relation entre Dan et Ludo (qui s’avère être une relation très classique dans le sens où Dan et Ludo ne se ressemblent pas du tout et sont deux personnages que tout oppose au premier abord) qui manque de folie et de surprises là aussi. Et puis il y a l’histoire en parallèle, celle qui est sensée être celle de Dan et Ludo, qui là aussi manque cruellement de surprises. C’est pourtant une comédie assez cliquante. On retrouve la mise en scène de Iain B. MacDonald, réalisateur attitré de Episodes ou encore de Bluestone 42. Sincèrement, je pense que ce metteur en scène est bon dans ce qu’il fait pour les comédies britanniques. Il a un regard lumineux qui permet aussi de donner un peu de relief au script de Asylum qui manque justement de cette luminosité. Heureusement qu’il est là pour permettre de nous donner l’impression que l’on est bien à El Rico par exemple.
Inspirée de l’exil de Julian Assange en Equateur, Asylum veut être une satire sociale, une critique de notre temps et de la vie géopolitique actuelle. Si cela avait réellement de l’intérêt d’un point de vue géopolitique, ce n’est pas du tout le but d’Asylum. Je dois avouer que j’ai préféré Ambassadors (2013) dans le registre de la comédie qui se déroule dans une ambassade britannique dans un pays étrangé (c’était pour le coup dans un pays asiatique fictif). Finalement, Ben Miller erre en peignoir de bain avec sa brosse à dent dans les couloirs de cette ambassade. Cela peut être drôle à certains moments mais l’on a rapidement la sensation que cela ne peut pas nous emmener quelque part. En se demandant ce que Julian Assange peut bien faire tous ls jours dans son ambassade, Kayvan Novak n’était probablement pas aussi inspiré que l’idée ne devait lui laisser penser. BBC Four a cependant bien fait de donner une chance à cette comédie et c’est aussi pour cela que je regarderais la suite, par simple curiosité.
Note : 4.5/10. En bref, malgré tous les noms et tous les atouts, c’est décevant.