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Droit de grève

Publié le 29 mai 2008 par Jlhuss

Prendre le peuple en otage est il la bonne solution?  Cette formulation pour désigner la grève à fait réagir Chambolle .

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“Prendre le peuple en otage” expression passée dans le langage courant ce qui ne la rend pas plus acceptable.
Faut-il rappeler, une fois de plus, que le droit de grève est inscrit dans la Constitution et que comparer son exercice à des crimes relevant au choix du grand banditisme ou du terrorisme est doublement insultant. Pour les victimes des malfrats ou des fanatiques d’une part, pour des citoyens qui ne font rien d’autre qu’utiliser un droit légal. Ce droit est réglementé, comme le sont tous les autres et cela n’a rien de scandaleux à condition qu’on ne le vide pas de son sens.

L’exercice de tout droit entraîne des inconvénients pour ceux qui ne peuvent l’exercer. Ainsi, le droit de propriété m’oblige, lorsque je randonne à contourner par exemple les kilomètres de grillage des parcs à gibier et m’interdit de m’installer pour pique-niquer sur la pelouse du pavillon de mon voisin pourtant nettement plus soignée que la mienne. Le droit à l’information et la liberté de la presse enchantent les lecteurs des journaux mais ne réjouit pas ceux dont les actes sont à tous propos et parfois hors de propos mis sur la place publique. Le droit à la sûreté fait que je suis plus en sécurité dans les rues de ma ville que dans les townships d’Afrique du Sud mais aussi que la présence policière y est plus prégnante et que les hommes et les femmes chargés de la protection des citoyens bénéficient d’un statut spécial qui peut blesser le sens de l’égalité. L’exercice de la démocraties suppose que l’on s’accommode de tous ses droits qui, l’humanité étant ce qu’elle est, ne peuvent pas avoir que des aspects positifs.

Revenons au début et disons qu’il est légitime pour chaque citoyen de s’interroger sur l’adéquation entre les buts recherchés et les moyens employés pour les atteindre et de donner son avis sur la question surtout quand il s’agit d’un service public.

Par exemple, j’estime que les syndicats de la fonction publique, en se cramponnant à un statut qui ne valorise pas assez ce qu’il est convenu d’appeler le mérite et en défendant sans nuance des cas parfois indéfendables creusent entre eux et les professionnels qu’ils représentent un fossé de plus en plus large. La question des moyens abordée en terme purement quantitatifs sans que soit proposée une alternative qui ferait qu’au lieu de réviser chaque année les dotations on les gérerait par période de trois à cinq ans un autre exemple.

Je ne dis rien, par charité, du psychodrame sur les programmes dont il devrait être entendu une bonne fois pour toute qu’il est interdit de les changer plus d’une fois tous les cinq ans (mais je le dis, quand je pense à l’engagement de beaucoup de ceux qui furent les hussards de la République, la guignolade de manifestants revêtus de blouses grises censées représentées la réaction et, pourquoi pas, le fascisme, ne me passe pas le noeud du cou).

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J’arrête ici vu que j’ai été déjà trop long, pour dire qu’en dépit de tout ça, il faut être sinon vétilleux du moins sourcilleux sur le droit de grève, lequel, comme la liberté de la presse selon le canard enchaîné, “ne s’use que si l’on ne s’en sert pas”.

Chambolle


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