Par Talia Stiegler - 25/02/2015 | 5:07
Lors d'une conférence de presse de mardi qui a précédé la publication du rapport, la présidente d'Amnesty France Geneviève Garrigos a déploré que la circulaire du 26 août 2012 qui obligeait les autorités à accompagner les démantèlements des campements roms en réalisant un diagnostic des populations et en leur proposant des solutions de relogement " soit de moins en moins appliquée ". Les expulsions après des arrêtés municipaux de péril, qui représentent environ 20% des expulsions totales, sont devenues un moyen de contourner les décisions de justice.
AI déplore également le fait que le gouvernement français peine à revoir sa politique malgré le consensus des ONG et des instances comme le Défenseur des droits qui dénoncent les violations des droits humains. Le seul point positif est la baisse des expulsions des roms qui sont passées de 19 380 en 2013 à 13 500 en 2014, selon les chiffres de la LDH (Ligue des droits de l'homme) et de l'ERRC (European Roma Rights Center).
La situation est également loin d'être fameuse en ce qui concerne les demandeurs d'asile syriens. Les délais de traitement de leurs dossiers sont excessivement longs. Et Amnesty International juge que le nombre de places d'hébergement reste insuffisant.Compte tenu de la population française, de son PIB et le nombre de demandeurs d'asile, Amnesty International estime que le pays devrait accueillir 10 000 personnes sur les 380 000 réfugiés syriens identifiés par les Nations Unies comme " particulièrement vulnérables " au lieu des 500 réfugiés qu'elle s'est engagée à accueillir en 2014 contre 30 000 pour l'Allemagne.