Aujourd'hui, j'expérimente un nouveau concept : une courte sélection d'infos insolites parues dans l'actu scientifique cette semaine (le tout aurait dû finir en vidéo mais je n'ai malheureusement ni les moyens techniques, ni le temps...). Au menu : Google lance son intelligence artificielle, une tribune sur les non-voyants et une cure de désintox pour ours bruns.
Intelligence Artificielle : Google est dans la place
Chez Google, une équipe de scientifiques a mis au point un programme informatique capable d'égaler voire de surpasser l'humain aux jeux d'arcade. La présentation de ce nouveau système baptisé DeepMind a été publiée dans la revue Nature le mercredi 25 février.
Ce n'est pas la première fois que l'intelligence artificielle se mesure aux humains par le biais de jeux. En 1997, l'ordinateur Deep Blue développé par IBM avait battu le championdu monde d'échecs Garry Kasparov ; en 2011, l'ordinateur Watson, également conçu par IBM, avait remporté le jeu télévisé américain Jeopardy!face aux deux champions en titre. Toutefois, DeepMind se différencie de ses prédécesseurs en cela qu'il dispose de très peu d'informations initiales. Si ses aînés avaient en mémoire tout un répertoire d'algorithmes à leur disposition pour les guider, le nouveau venu a été conçu pour réfléchir par lui-même en imitant le fonctionnement du cerveau humain. " Le système apprend à jouer en appuyant aléatoirement sur des touches " a expliqué lors d'une conférence de presse à Londres Volodymyr Mnih, co-auteur de l'étude. En connaissant uniquement les pixels sur l'écran et le score du jeu, l'ordinateur utilise sa matière grise artificielle pour augmenter son score au fur et à mesure des tentatives. Testé sur près de 50 jeux d'arcade, depuis Pong jusqu'aux Space Invaders, DeepMind a atteint 75% du score des humains dans plus de la moitié des jeux testés. A l'avenir, un tel système pourrait être appliqué à de nombreux domaines allant des automobiles sans conducteur jusqu'aux prévisions météorologiques. Mais les chercheurs à l'origine de l'étude se sont dit plus impatients encore à l'idée de mettre cette intelligence au service de la Science.
Source : LiveScience - on en parle aussi sur Le Monde avec des vidéos du jeu en action
Que voient les aveugles ?
C'est la question à laquelle répond le journaliste Damon Rose dans un billet publié mercredi 25 février sur le site de la BBC. Atteint de cécité depuis l'enfance, il dément l'idée préconçue selon laquelle les non-voyants seraient constamment plongés dans le noir. C'est même l'obscurité, dit-il, qui lui manque le plus depuis qu'il a perdu la vue. Il est en effet constamment bercé d'une lumière qu'il qualifie " d'éclatante, multicolore et changeante, [...] une terrible source de distractions au quotidien ". A l'instant où il rédige son article, il décrit son champ de vision.
Un arrière-plan marron foncé, avec une luminescence centrale au premier plan, de couleur turquoise, qui vient de virer au vert. Elle est désormais d'un bleu vif moucheté de jaune, puis voici des taches d'orange menaçant de tout recouvrir. Le reste de mon champ de vision est pris par des formes géométriques qui s'entassent, des serpentins et des nuages que je ne saurais décrire plus en détail - et de toute façon ils changent déjà de forme. Dans une heure, tout sera complètement différent.
Lorsqu'il a perdu l'usage de la vue, il a assimilé ces lumières à un signe de recouvrement. En réalité, privé de toute information provenant du nerf optique, le cerveau " compense " en faisant apparaître ces taches lumineuses.
Un témoignage qui, semble-t-il, pourrait s'appliquer à une proportion conséquente de non-voyants. Chez certaines personnes souffrant d'un déficit visuel, notamment lié à l'âge, des hallucinations visuelles complexes peuvent même se manifester en faisant apparaître des personnages, des objets ou des bâtiments, une pathologie connue sous le nom de Syndrome de Charles Bonnet.
Des ours envoyés en cure de désintoxication
C'est une petite victoire pour les associations de protection des animaux : ce mois-ci, un tribunal a pris la décision de confisquer deux ours bruns mâle à leur propriétaire russe, un restaurateur situé dans la ville de Sochi. Parqués pendant 20 ans dans une cage exiguë jonchée d'immondices, nourris au fast-food, ces animaux ont développé une addiction à l'alcool après que des visiteurs leur en ont fourni régulièrement pour se divertir à leurs dépens. N'ayant nulle part où être accueillis à Sochi, ils devraient être transférés en Roumanie, où un parc s'est porté volontaire pour les accueillir et traiter leurs problèmes d'addiction. Anna Kogan, responsable de la fondation Big Hearts et coordinatrice de l'opération co-financée par la fondation Brigitte Bardot, a déclaré à la BBC qu'elle était confiante quant aux chances de guérison des ours. En attendant leur transfert, les animaux demeurent dans leur cage où leur actuel propriétaire entend les garder, affirmant que la bière leur serait bénéfique face à la rudesse du climat.