Que proposent nos politiques de droite comme de gauche pour lutter contre le " racisme systémique " français ?
A l'heure où certains préfèrent pointer la responsabilité d'une certaine communauté qui constituerait une menace pour l'identité nationale du petit blanc " souchien " et de sa petite sécurité culturelle, je viens de prendre connaissance de deux informations de nature à confirmer mes craintes que le mal qui touche la France ne soit à la fois plus profond, et plus complexe. Et que peut-être, certains de nos concitoyens ont quelques raisons de se sentir plutôt mal dans notre pays. Surtout quand ils sont d'apparence extra-européennne, réelle ou supposée. Et qu'ils ne présentent donc pas des caractéristiques extérieures tout à fait conformes au portrait que l'on pourrait se faire dans notre imaginaire collectif du français type, qui définitivement n'existe pas. A moins de s'en référer à une certaine doxa qui définirait assez arbitrairement que les habitants de notre pays doivent correspondre au portrait si effrayant dans sa dimension interne profondément discriminatoire d'une origine judéo-chrétienne blanche et européenne du français type. Cette définition est de par sa nature non seulement d'extrême droite telle que le FN peut se montrer très fréquemment (et que les différentes déclarations et publications qualifiées généralement de simples dérapages, ce que je réfute, confirment), mais aussi, purement et simplement, de carrément néo-nazie à mon sens. Il suffira d'y inclure le critère hétéro-sexuel pour que cet effrayant tableau soit complet. Et tragique. Mes excuses pour ce long préambule. Voici les éléments qui nourrissent ma perception d'un pays éminemment raciste, et pas seulement restrictivement antisémite comme on tente de nous le faire croire pour une raison que je ne m'explique pas. De la plus lourde à la plus légère de ces informations, je veux citer dans un premier temps une note de Jean Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la prospective (France Stratégie), qui a compilé diverses études, démontrant que " Parmi les jeunes actifs de moins de 25 ans, le taux de chômage des descendants d'immigrés africains atteignait 42% en 2012, contre 22% pour les descendants d'immigrés européens ou les " natifs " (les Français sans ascendance migratoire) ". Mon ami Praxis sur twitter, parle à ce sujet de discrimination " systémique ", et je ne peux lui donner tort. Et de l'autre, sur le mode blogueur mode (ici, clin d'œil en forme d'invitation à en débattre à mes collègues du site Madmoizelle), cette interrogation du sociologue Frédéric Monneyron, interrogé par Marie-Adélaïde Scigacz pour France info : Les mannequins blanches toujours reines des podiums : la mode est-elle raciste ? Extrait :
Au cours d'une Fashion Week à New York, le site Jezebel a calculé que près de 79% des modèles étaient blanches. Comment expliquez-vous une telle sur-représentativité ? Il faut surtout noter que les critères de beauté sur lesquels s'appuie l'industrie de la mode sont des critères européens, occidentaux. L'impérialisme occidental est aussi un impérialisme esthétique dès lors que l'Occident a imposé ses codes esthétiques à toute la planète, avec des réelles conséquences, comme le phénomène du débridage des yeux en Asie ou le blanchiment de la peau, notamment en Afrique. ...
Et l'on n'a pas de raison de penser qu'en France, les fashions weeks soient franchement bien différentes... A moins qu'on me détrompe, n'étant pas franchement familier de ce sujet.
Alors, je me pose une question, à mon avis fondamentale aujourd'hui : q u'est-ce que nos politiques de droite comme de gauche entendent faire pour intégrer tout un chacun à la communauté nationale quelle que soit son apparence et son origine ou sa religion (ou pas) ?
Celle-ci me semble bien plus essentielle que de se battre sur le sexe des anges comme on le fait un peu trop souvent actuellement, que ce soit sur les réseaux sociaux, les journaux ou les plateaux de télé. La religion devient en effet un sujet si récurrent depuis début janvier qu'il sature tout l'espace médiatique et politique, au point que plus aucun autre sujet ne semble trouve grâce aux yeux de nos " journalistes " et " politiques ". Ce qui bien entendu fait l a joie et la probable réussite d'un certain parti que l'on prétend combattre... Et donc, je demande : comment ? Avec de beaux discours ? Ou en se donnant les conditions d'une réelle égalité devant l'emploi, et en favorisant la diversité visible dans tous les domaines d'activité humaine ? Voilà qui à mon avis a bien plus d'intérêt que les discours politiques assez minables auxquels nous assistons actuellement.