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Vol majeur au musée de Fontainebleau : honte à ceux qui négligent les avertissements du Delanopolis !

Publié le 01 mars 2015 par Delanopolis
Une quinzaine d'oeuvres d'art, rassemblées par l'impératrice Eugénie et provenant du royaume de Siam et de Chine, ont été volées dimanche matin au musée chinois du château de Fontainebleau, ont annoncé ce jour le ministère de la Culture et le château. Parmi les objets dérobés figurent semble-t-il la couronne du roi de Siam, offerte par les ambassadeurs de Siam à Napoléon III lors de la visite officielle de 1861, un mandala tibétain et une chimère chinoise en émail cloisonné du règne de Quianlong (1736-1795), trésors de cette insigne collection. Pourtant, dans un article publié il y a trois ans jour pour jour, le 28 février 2012, nous avions mis en garde les pouvoirs publics contre l'insuffisance criante de protection de cet ensemble majeur d'art asiatique. Une honte !!! Vol majeur au musée de Fontainebleau : honte à ceux qui négligent les avertissements du Delanopolis ! Voici ce que nous écrivions à l'époque :

"Alerte, alerte ! Ambassade siamoise et musée chinois : les trésors méconnus de Fontainebleau devraient être mieux gardés !!!

D'abord, saluons cette exposition bien conçue et documentée qui montre comment les envoyés du roi Mongkut, épris de contact avec l'Occident, fascinèrent leurs contemporains de la cour de Napoléon III. Le goût de l'exotisme était décidément une tradition bonapartiste, depuis l'incroyable expédition d'Egypte du premier des Napoléon. Enfoui dans une histoire plus ancienne, un autre ambassade siamoise avait déjà défrayé la chronique sous Louis XIV. Coincé entre des puissances supérieures pas toujours bienveillantes, le royaume de Siam était avide de relations lointaines. Les présents donnés à l'empereur des Français, d'or et de joyaux, étaient de bien beaux cadeaux, avec une mention spéciale pour un kriss exceptionnel qui montre que cet art du poignard n'était pas répandu qu'en Insulinde.

Passons maintenant à un autre sujet, plus préoccupant même s'il part d'un sentiment de satisfaction.

Le sac du Palais d'été, en 1860, ne fut pas une des heures de gloire de l'Europe, c'est certain.

Quoi qu'il en soit près de 500 objets, en grande partie dérobés aux empereurs de Chine, furent expédiés en France, en 1861 et vinrent former, avec quelques achats et les cadeaux du roi de Siam, une collection dite chinoise de l'impératrice Eugénie, présentée dans un décor éclectique ravissant. Les quatre salles restaurées sont désormais ouvertes au public et l'on peut admirer ces jades, porcelaines, bronzes et autres pierreries.

Le problème est que, depuis dix ans, le prix des objets marqués du sceau impérial a connu une hausse phénoménale sur le marché de l'art, dopé par les achats chinois. Il n'est pas rare que des vases, des sceptres, des laques ou des cachets se vendent plusieurs millions d'euros la pièce, quand ce ne sont pas plus d'une dizaine, pour des objets exceptionnels. Or, la collection d'Eugènie comporte de nombreuses pièces de ce type !

Une fois de plus, le couple impérial avait été visionnaire. La collection de Fontainebleau est une des plus importantes au monde pour cette catégorie d'oeuvres.

Dans ces conditions, comment ne pas être effrayé par la quasi-absence de gardiennage ? Il y a bien un surveillant à l'entrée et, semble-t-il, une alarme sonore, mais en considération de la rareté et de la valeur marchande de ce qui est exposé, ce n'est rien.

Voilà : si les jades et poteries impériaux prennent la poudre d'escampette et rejoignent le "Poulet aux petits pois" de Picasso, il ne faudra pas se plaindre."


lire notre article de 2012 en cliquant ICI.

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