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Bernard Ménez. « Enfant, je passais toutes les vacances, rue de la rive, à Saint-Pol-de-Léon... »

Publié le 02 mars 2015 par Seb322 @nordbretagne

Visage bien connu des français, Bernard Ménez, c'est aussi une voix reconnaissable entre mille. Cet ancien professeur de mathématiques est un électron libre qui vit sa vie au gré des rencontres. De la chanson à la politique, il est toujours revenu à ses premiers amours que sont le cinéma et le théâtre.
Actuellement à l'affiche de la pièce « A vos souhaits ! » aux côtés de Nadège Lacroix et d'Alexandra Cazan, il sera sur la scène du TST de Saint-Pol-de-Léon, le 6 mars prochain. La soirée affiche complet. Entretien. 

Vous avez visiblement un lien particulier avec Saint-Pol-de-Léon, votre grand-père y était facteur… 

Je pense même pouvoir dire que mon grand-père était LE facteur de Saint-Pol. Je crois qu’il faisait environ 40 km par jour de vélo pour distribuer le courrier. Mon père, qui était scolarisé à Saint-Jean Baptiste, a arrêté l’école à ses 16 ans pour l’aider. Il est alors lui aussi devenu postier. Il s’est installé à Paris pour le travail et y a rencontré ma mère. Ils sont restés vivre en banlieue. Je ne suis donc pas né en Bretagne mais nous passions toutes les vacances scolaires à Saint-Pol, rue de la Rive.
Je devais avoir 7 ans quand la maison a été vendue suite au décès de mes grands-parents. Je garde un souvenir lointain et merveilleux de ma grand-mère, Catherine Remeur. Nous nous promenions au champ de la Rive et nous allions à la plage par l’allée du Paradis. Je me rappelle les cabines et la grande grenouillère au milieu, mais elle a été déplacée depuis.
Après la vente de la maison, nous avons continué de nous rendre à Saint-Pol. Nous logions à l’hôtel sur la place principale que j’appelle la place aux artichauts et choux-fleurs. Dès que je suis dans la région, je reviens à Saint-Pol ; mes parents reposent au cimetière Saint-Pierre. Lors de ma prochaine venue, j’irai comme à chaque fois rue de la Rive voir la maison. J’aimerais la revisiter mais la porte est toujours close.

Quel est le pitch de la pièce « A vos souhaits » ? 

C’est une tragi-comédie. Le point de départ a quelque chose d’un peu tragique, la mort d’un vieux monsieur (enfin un mort qui n’en finit pas de mourir), mais ensuite le rire va crescendo. La famille se déchire pour l’héritage, la fille du mort d’abord, avec qui je suis marié, puis sa dernière femme qui est toute jeune, etc. Mon personnage a de gros problèmes d’argent, et ce décès pourrait bien arranger ses affaires mais on ne peut décemment souhaiter la mort de son beau-père… Autour de la famille gravitent trois personnes : le docteur qui a un œil sur l’appartement, la gouvernante complètement naïve, et le banquier, etc. Il s’agit bien plus d’une comédie que d’une tragédie. C’est Bernard Blier qui a créé cette pièce il y a de nombreuses années. Nous l’avons réactualisée et lui avons donné un coup de moderne.
  
La collaboration avec l’équipe ?

L’ambiance est excellente. Je ne connaissais pas bien Nadège Lacroix avant n’étant pas un spécialiste de la télé réalité. C’est une toute jeune comédienne qui débute. Elle a beaucoup de volonté et joue de mieux en mieux. Alexandra Kazan a quant à elle une bonne expérience tant au théâtre qu’à la télévision. Le reste de l’équipe est moins connu mais tout aussi expérimenté, ce qui offre à la pièce une très bonne tenue.

Votre meilleur souvenir au théâtre ? Au cinéma ? 

J’ai eu une grande émotion au cinéma avec Louis de Funès. Je me suis payé le culot d’aller le voir sur le tournage qui précédait "L’avare" pour lui demander le rôle de La Flèche. Il avait vu les films de Pascal Thomas et a accepté tout de suite. Ce genre d’entretien fait chaud au cœur. C’est par contre difficile de retenir des moments particuliers sur les tournages car chacun est très différent. Au final, c’est l’impact sur le public qui compte, et je pense que les films de Pascal Thomas en ont eu.
Au théâtre, j’ai vécu une aventure extraordinaire avec "Le roi des cons" de Wolinski. 
"Le gros, la vache et le mainate" est aussi un souvenir marquant. J’étais metteur en scène et acteur. Pendant deux ans, je n’ai joué que ça. J’ai d’ailleurs passé un mois au Quartz à Brest en représentation.

Une critique qui vous agace ? 

Quand on fait beaucoup de théâtre et de cinéma, on en essuie des critiques. On ne peut pas plaire à tout le monde. J’ai eu des périodes où j’ai été plus ou moins estimé qu’à d’autres. Une mauvaise critique ne fait jamais plaisir mais elle peut être constructive. On m’a sans doute un peu trop collé le personnage du naïf, de l’inconscient, du timide, mais il s’agissait de rôles. Je ne suis pas comme ça même si la timidité est dans ma nature au départ. J’aurais aimé avoir des propositions plus différentes, des rôles dramatiques. On m’a souvent comparé à Bourvil pour le côté tendre et drôle, sur le fond oui, mais pas sur la forme. Je serais incapable de chanter les chansons de Bourvil comme par exemple "Les crayons". Je viens d’ailleurs de sortir un nouvel album "Amour, tendresse et cocotier". Il y a trois chansons inédites et des chansons des années 50.

Vous pensez-vous encore aujourd’hui timide ? 

Je constate avec le temps que quand un projet se présente, j’ai intérêt à rencontrer les interlocuteurs. Je suis plus convaincant. Je suis timide mais je me soigne. Je ne suis pas totalement guéri.

Dans quel rôle êtes-vous le plus à l’aise ? Politicien, acteur de théâtre, de cinéma, metteur en scène, réalisateur, sportif, chanteur, etc. ?

En politique j’ai des idées précises notamment sur la répartition des richesses qui se fait très mal. Je suis élu au conseil d’administration de l’ADAMI depuis 12 ans ; cette société œuvre pour la condition des artistes. Je viens de prendre en main "Le talent des Adami Cannes", il s’agit de courts-métrages que nous produisons pour aider des jeunes talents. Je suis également le président des Polymusclés, une association qui réunit des journalistes, sportifs, acteurs, etc. pour des matchs d’exhibition au profit de diverses causes. J’aime tous ces rôles et m'y sens bien.

Vous avez apparemment ramené du saucisson de votre passage en Corse, que ramènerez-vous de Bretagne dans vos valises ?

L’idéal serait de ramener des crabes ou palourdes mais c’est délicat pour la conservation. Ou alors, Saint-Pol étant réputée pour ses légumes, peut-être du chou-fleur et des artichauts. Mais si ça se présentait, je ramènerai une coiffe. Ma grand-mère était de Saint-Thégonnec et elle ne quittait jamais sa grande coiffe.

Questionnaire de Proust :

•    Le principal trait de votre caractère – Révolté et indépendant
•    La qualité que vous préférez chez une femme - Tolérance
•    Ce que vous appréciez le plus chez vos amis – Fidélité non contraignante. Je n’ai pas besoin de voir mes meilleurs amis tous les jours
•    Votre principal défaut – Egoïste et inconscient
•    Votre occupation préférée – Jouer au piano. La musique
•    Quel serait votre plus grand malheur ? Qu’il arrive quelque chose à l’un de mes enfants ou à ma petite-fille
•    Le pays où vous désireriez vivre – Je vis à Paris depuis 50 ans, la France pour ses diversifications de paysages et de gens. Ou alors un pays chaud, l’Espagne.
•    Ce que vous détestez par-dessus tout – Mauvaise foi. Je ne parle pas de celle des humoristes. La mauvaise foi qui entraîne la justice.
•    Le don de la nature que vous voudriez avoir – Pouvoir voler dans les airs. Je suis pilote de petits avions depuis 1980. Ou alors avoir la voix de Luis Mariano.
•    Comment aimeriez-vous mourir ? – En douceur et sans souffrir. Je ne voudrais pas m’en apercevoir. Nous sommes d’ailleurs très en retard en France sur le problème de l’euthanasie.
•    Votre devise – Tenir parole et donner l’exemple. C’était ma devise politique. Si j’avais été élu député, j’aurais peut-être été le seul à ne pas jouer la comédie.

(Interview réalisée par le service communication de la mairie de Saint-Pol-de-Léon)


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