"Hunger" de Steve Mac Queen caméra d'or : un premier film qui en vaut dix et "Parking", film taïwanais

Par Vierasouto
Comme chaque année, le cinéma Reflet Médicis à Paris accueille pendant une semaine la reprise intégrale de la section Un Certain regard à raison de 5 films par jour... Comme le cinéma des cinéastes fait la même chose pour la Quinzaine des réalisateurs aux mêmes dates, du 28 mai au 3 juin, que choisir? Pour ma part, je suis allée hier voir "Parking" de Mong-Hong Chung et "Hunger" de Steve Mac Queen.
"Hunger" de Steve Mac Queen / Royaume Uni
 (sortie en salles 19 novembre 2008)
Présenté en ouverture de la section Un certain regard, ce premier film de Steve Mac Queen (homonyme de l'acteur)), vient d'obtenir la caméra d'or à Cannes la semaine dernière. D'une violence inouie, parfois insoutenable, le film raconte la grève de la faim de Bobby Sands, combattant de l'IRA, incarcéré à la prison de Maze en Irlande du nord en 1981.
Photo MK2 Dans la première partie du film, sont décrites les conditions effroyables de détention des prisonniers politiques qui ont entamé le mouvement de protestation "Blanquet and no-wash protest" ("couvertures et absence d'hygiène") pour réclamer un statut politique que le gouvernement leur refuse. Ce refus de se laver et de se vêtir les fait vivre un enfer dans des cellules crasseuses avec leurs gardiens qui les rossent. Comme ils refusent de porter l'uniforme, tel le jeune Davey Gilley qui arrive au début du film et qu'on envoie illico partager la cellule d'un homme des cavernes nommé Gerry Campbell, les prisonniers, figures christiques, sont enveloppés nus dans des couvertures, les murs des cellules tapissées d'excréments et dormant sur le sol où s'écoulent les urines. Lire la suite sur www.cinemaniac.fr...
"Parking" ("Ting Che") de Mong-Hong Chung / Taïwan

photo Cream Film production

  Dans le style de "After hours" de Scorsese, Chen Mo, un jeune homme va passer une nuit dans Tapei avec sa voiture bloquée, ce qui l'empêche d'aller retrouver son épouse pour dîner avec qui il aimerait bien recoller les morceaux. En revanche, Chen Mo va, en allant frapper aux portes des immeubles du quartier pour chercher le propriétaire de la voiture qui bloque la sienne, va vivre des aventures extraordinaires, plus violentes et dangereuses qu'agréables. Ainsi, il va prendre la place du  fils disparu d'une famille qui élève sa petite fille orpheline, être sauvé par le patron d'un salon de coiffure qui est un ancien truand, se confronter avec le mac d'une prostituée chinoise qui veut s'enfuir ou rencontrer un ancien tailleur poursuivi par la maffia.
Les situations sont pourtant traitées de façon très réaliste, le chagrin de la grand-mère dont le fils a été exécuté, les mauvais traitements que supporte la prostituée de la part de ses clients et de son proxénéte, après son licensiement de l'usine en Chine continentale qui l'a conduite à Taïwan, la main coupée du coiffeur, "souvenir" de la maffia, les locaux sinistres à la limite du crasseux, tout cela ne prête pas à rire. Mais le récit évolue et s'imprègne peu à peu d'humour ou d'éléments cocasses de la vie quotidienne : la fourrière débordée parce que c'est un dimanche de fête des mères, le taxi qui refuse de changer de chemin, les toilettes du coiffeur où on fait barboter une tête de poisson pour la soupe, etc... Démarrant pour une bonne partie du film sur un ton réaliste dramatique, le film se transforme progressivement en intégrant des pans de comédie dans des situations de plus en plus loufoques, pour finir de manière nettement plus cool qu'il avait commencé : défaut ou qualité que ce virage à la mi-temps, pour ne pas dire ce changement de style? 
 
 

Mots-clés : Cannes 2008, Un Certain regard 2008, Hunger, Steve Mac Queen, Parking, Hong-Mong Chung

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Par vierasouto | Avant | 29/05/2008 10:43 | Un Certain regard 2008 | un commentaire | Lu 11 fois |