Reign // Saison 2. Episodes 13 et 14. Sins of the Past / The End of Mourning.
Bien évidemment que Reign a besoin aussi de ses petits moments de faiblesse afin de se reposer et d’effectuer des transitions. Mais après le viol de Mary, les choses n’étaient plus comme avant et la saison a eu énormément de mal à re-décoller. C’est là que « Sins of the Past » est entré en jeu comme une sorte de grand sauveteur. Car c’est un épisode qui est là pour nous rappeler que le passé de chacun remonte toujours à la surface pour vous hanter. C’est un épisode qui permet de retrouver ce qui manquait dans Reign depuis un petit bout de temps. Comme beaucoup de séries d’époque, Reign a souvent eu du mal à nous offrir des éléments historiques qui rappellent que l’on est à une époque révolue. Je ne parle pas de l’Histoire avec un grand H mais plutôt d’éléments dans le phrasé des personnages. On a donc l’impression de vivre à une certaine époque mais avec les dialogues de notre époque. C’est presque dommage car justement, c’est ce qui ne permet pas de retrouver en Reign une série d’époque comblée. Après, on ne peut pas dire que cela soit la série la plus efficace d’un point de vue historique. Le côté historique n’est qu’une excuse pour faire un soap de reines et de rois en tout genre, sans parler de coucheries et cie dans un château.
Car Reign est une série comme ça. Peu importe la cohérence historique, tant que l’on passe de bons moments avec les personnages c’est le plus important. Dans ce nouvel épisode, le frère aîné de Conde, Antoine (incarné par Ben Aldridge) débarque à la cour afin de donner de l’argent pour aider les réfugiés protestants français. Personne n’a envie de lui faire confiance et cela peut se comprendre. Je trouve que l’arrivée d’Antoine est une excellente idée car cela permet à l’épisode de sortir un peu des intrigues que l’on suit depuis le début de la saison et qui commencent à légèrement stagner. La série sait qu’elle va aller au delà de la saison 2 (une saison 3 a été commandée) alors elle prend son temps avec certains de ses éléments. On est loin de la narration rythmée de la première saison où rare étaient les épisodes ennuyeux et décevants. Alors que cette année, les épisodes décevants se font de plus en plus nombreux. Mais pas celui-ci quoi permet justement de se raccrocher à ce que Reign sait faire de mieux. Le problème de cette saison était d’avoir introduit une histoire de guerre entre les protestants et les catholiques. Fondamentalement c’est logique puisque cela a réellement eu lieu mais cela a toujours manqué d’un quelque chose dans la narration.
Ben Aldridge s’avère plutôt convaincant dans le rôle d’Antoine, offrant ainsi une prestation à la hauteur des attentes. Pendant ce temps, Mary et Francis continuent de garder le cap même s’ils ont en pleine crise. J’ai adoré leur petit face à face à l’issue de l’épisode qui rappelle que ce couple a beau être l’une des bases de Reign, c’est un couple qui reste aussi fragile. Je ne vois pas ça comme une erreur, surtout que globalement les scénaristes savent quoi faire de leur duo. Ils passent de dormir dans le même lit à Mary pleurant dans les bras de Francis, etc. Il y a une vraie recherche là dedans, quelque chose qui pourrait créer de la proximité entre les deux personnages après les terribles évènements du début de la saison qui n’ont fait que les éloigner tous les deux. A la fois pour l’histoire de guerre de religion mais également par rapport à ce qui est arrivé à Mary. L’épisode illustre à merveille leur détermination. Et puis il y a Catherine. Cette dernière reste mon personnage préféré de Reign même si elle est réellement devenue ennuyeuses depuis quelques temps. Mais cet épisode permet d’apporter une réponse à ce problème.
L’histoire de la syphilis est tout de même sacrément drôle et cela permet de remettre Catherine en course car la Catherine que l’on parvient à retrouver dans cet épisode est celle que l’on avait perdu depuis pas mal de temps maintenant. Dommage que cet épisode n’ait pas duré plus longtemps car « The End of Mourning » était bien moins bon, laissant Reign retomber dans ses travers. La série tente parfois des choses et c’est louable, comme dans cet épisode, sauf que cela ne fonctionne pas toujours. C’est un épisode très soap-esque, ce qui ne devrait pas être un problème au demeurant étant donné que Reign est un bon soap historique et qu’elle a plus ou moins toujours été un soap historique. Mais cet l’épisode n’a pas tant de choses que ça à nous raconter et c’est bien le problème. Sincèrement, cet épisode gagne surtout des points quand il fonce droit dans le soap autour de cette histoire de poison entre Conde, Narcisse, The Duke of Guise, Navarre, etc. La série part parfois un peu dans tous les sens mais cela reste assez cohérent.
Cet épisode a beau ne pas être efficace comme j’aurais aimé qu’il le soit, c’est avant tout un épisode qui gagne des points sur ce qu’il tente de faire. En effet, j’ai adoré le fait que l’épisode tente de mettre en scène de nouvelles possibilités pour les histoires de la série. Reign commençait à se tasser légèrement et j’aurais été déçu qu’ils ne forcent pas un peu plus les traits. Mais ce qui est dommage là dedans c’est que malgré tout ce qu’ils tentent (et qui est réellement intéressant), cela ne fonctionne pas aussi bien que prévu sur la longueur. Même Francis et Mary ne sauvent pas vraiment l’épisode. Ils sont là, apportent leur truc mais ce n’est pas suffisant une fois de plus. C’est donc un épisode décevant car il veut en faire des tonnes dans le soap mais ne parvient pas à être à la hauteur des attentes.
Note : 7/10 et 5/10. En bref, dès que l’on pense retrouver la série que l’on aime, elle a du mal à redécoller.