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Critque Ciné : Bird People, pigeon voyageur

Publié le 06 mars 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Bird People // De Pascale Ferran. Avec Josh Charles, Anaïs Demoustier et Roschdy Zem.


Présenté dans la collection Un Certain Regard lors du Festival de Cannes 2014, Bird People est un film étrange mais dans le mauvais sens du terme. Pascale Ferran a eu du mal à faire ce film, pour les problèmes de financement bien évidemment et 8 ans après Lady Chatterley elle est donc de retour pour nous présenter cette oeuvre curieuse qui part au premier abord d’une idée assez simpliste et qui tombe finalement rapidement dans le fantastique. C’est une sorte de métaphore, de façon de raconter l’histoire de cette femme de chambre différemment, de démontrer qu’elle est entre deux mondes (et ici entre la vie et la réincarnation en oiseau). C’est un twist charmant mais qui manque cruellement de matière. J’ai légèrement eu l’impression que le film ne savait pas trop dans quel sens aller. Il enchaîne alors les petites scènes mettant en scène notre oiseau, rencontrant tour à tour les divers personnages dont certains resteront assez décevants comme ce dessinateur asiatique qui n’apporte rien du tout à l’histoire et qui prend tout de même un bon quart d’heure de l’histoire. Les errances de Bird People auraient pu être logiques et intelligentes mais la seconde partie est clairement la plus ratée.

En transit dans un hôtel international près de Roissy, un ingénieur en informatique américain, soumis à de très lourdes pressions professionnelles et affectives, décide de changer radicalement le cours de sa vie. Quelques heures plus tard, une jeune femme de chambre de l’hôtel, qui vit dans un entre-deux provisoire, voit son existence basculer à la suite d’un événement surnaturel.

Car la première partie de Bird People tente de nous parler du rythme de vie d’un homme d’affaires incarné par Josh Charles (The Good Wife). Il vit pour son boulot et ne prend jamais de temps pour lui. Il va alors décider de tout plaquer afin de prendre du bon temps pour lui. C’est filmé de façon efficace et je dois avouer que j’ai adoré le charme léger et enlevé des images de Pascale Ferran. Sauf que cela s’arrête plus ou moins là étant donné que la seconde partie de Bird People nous plonge justement dans la vie de cette femme de chambre incarnée par une Anaïs Demoustier (Une Nouvelle Amie) légèrement niaise mais sa tête de moineau correspond finalement bien à sa transformation. Elle veut nous faire croire dur comme fer à sa transformation en oiseau sauf que Bird People ne parvient jamais à justifier l’utilité du procédé. Certes cela va lui permettre de plonger discrètement dans la vie de tous les gens qui vivent dans cet hôtel (enfin, deux ou trois personnages et surtout notre homme d’affaires préféré, Gary). Au delà de tout ça, j’ai eu l’impression que le film ne voulait pas nous surprendre ou alors qu’il ne savait pas trop dans quelle direction nous embarquer. Ce n’est pas forcément un défaut au premier abord car j’aime bien les films qui ne sont pas prévisibles.

Sauf que Bird People ne finit par rien raconter. La première partie fait un constat de vie filiforme et ennuyeuse très intéressant. C’est la vie de beaucoup de gens finalement sauf que voilà, j’aurais apprécié qu’ils creusent un peu plus cet aspect du film et son but presque social dans la seconde partie sur Audrey. Pascale Ferran est tout de même une cinéaste aussi étrange que fascinante. Car elle tente de donner à son fils l’occasion de se poser des questions et la mise en scène, très réussie, aide forcément l’appréciation. Sauf que voilà, bien que cela soit un joli film esthétiquement parlant, je n’en dirait pas autant du point de vue du scénario. Ecrit par Pascale Ferran elle-même avec Guillaume Bréaud (Le Petit Lieutenant, Des Apaches) pour l’accompagner, Bird People est donc un film aussi étrange que malheureusement bourré de défauts scénaristiques. J’aurais adoré être aussi fasciné que la critique qui salue surtout l’audace d’un tel film et de son ambition. Car oui, je suis bien d’accord là dessus, il fallait oser un film de deux heures divisé en deux parties avec une partie très terre à terre, réaliste et une seconde plus rêveuse et donc fantasque.

Note : 4.5/10. En bref, malgré toute l’ambition dont Bird People tente de faire preuve, le film finit par être décevant.

Date de sortie : 4 juin 2014


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