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LOCRONAN (Finistère)

Publié le 06 mars 2015 par Aelezig

Un des villages les plus typiques de Bretagne. De sa belle époque, le village a conservé une place centrale pavée ornée d'un puits, la vaste église Saint-Ronan, et des maisons Renaissance en granite.

La localité est à 15 km à l'ouest de Quimper et à 5 km de la mer (Baie de Douarnenez).

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Le site de Locronan correspond à un ancien haut lieu du culte druidique qui était situé dans le bois du Névet. À l'époque romaine, Locronan se trouvait au carrefour de deux voies romaines, l'une venant de Quimper et se dirigeant vers la presqu'île de Crozon, l'autre se dirigeant vers Douarnenez.

Saint Ronan y installe par la suite son ermitage et christianisate le site. L'existence d'une église est attestée dès 1031 car à cette date le comte de Cornouaille Alain Canhiart fait don de l'église Saint-Ronan à l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé à la suite de sa victoire remportée contre le duc Alain III de Bretagne et connue sous le nom de « bataille de Ronan ». Par la suite, les comtes de Cornouaille portèrent une grande dévotion à saint Ronan. Locronan signifie « le lieu de saint Ronan », lok signifiant lieu consacré en breton.

Une mine d'or aurait été exploitée jadis à Névet au sud-ouest de Locronan ; des pépites d'or étaient trouvées dans la rivière du Névet. Une fonderie d'or remontant au Haut Moyen-Âge a été mise en évidence au pied même de la "Montagne de Locronan".

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Le petit bourg est élevé au rang de ville en 1505 par Anne de Bretagne, venue en pèlerinage. Elle y serait peut-être venue invoquer saint Ronan pour avoir des enfants si l'on en croit Jean Louis de Leissègues de Rozaven. Un calice du XVIe siècle sur lequel est écrit le prénom Anna et dessin une hermine, qui se trouve dans l'église Saint-Ronan, aurait peut-être été offert par la duchesse.

Dès le XIVe siècle, le chanvre fleurit à peu près partout dans la région de Locronan. De cette production naît une industrie de la toile à voile, favorisée au départ par la proximité de Pouldavid, l'ancien port de Douarnenez, qui va faire prospérer la petite cité où s'installent de nombreux tisserands et marchands. La renommée des toiles issues de la manufacture de Locronan va vite traverser les frontières et même les océans. Elles équipent les navires de la Royale et de la Compagnie des Indes, mais les commandes proviennent aussi des marines étrangères. La toile à voile de Locronan aurait ainsi équipé l'Invincible Armada espagnole et Shakespeare la cite même dans Coriolan. Le lin était aussi travaillé.

C’est à cette époque de prospérité, arrêtée un temps par les destructions liées aux guerres de la Ligue qu'appartiennent la plupart des richesses architecturales que constituent les demeures en granit de la place de l'église et des rues avoisinantes et, naturellement, l’église Saint-Ronan et la petite chapelle du Pénity attenante à celle-ci et abritant le gisant du saint (respectivement des XVe et XVIe siècles).

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La création de manufactures royales à Brest en 1764 par Choquet de Lindu (pour faire travailler les forçats du bagne de Brest), qui attire de nombreux tisserands de Locronan, se fait durement sentir. Le déclin de l'activité toilière s'est accentué à partir du milieu du XVIIIe siècle. En 1813, on ne recense plus que 13 métiers à tisser à Locronan et la concurrence des métiers mécaniques fait alors vite cesser cette activité.

La place, dotée en son centre de l'ancien puits communal, longtemps seule source d'eau potable de la cité, prend toute sa dimension chaque deuxième dimanche de juillet lors des Troménies (rituel catholique, mais aux fortes racines celtiques), mais encore plus toutes les six années lors de la Grande Troménie. La place est bordée de 14 maisons en granit qui composent un ensemble architectural remarquable, témoignant de la richesse des marchands de toile et autres notables qui les firent édifier aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle dont le Bureau des Toiles et l'hôtel de la Compagnie des Indes. L'actuelle rue Moal était la rue des tisserands.

En 2009, Hervé Le Bihan, jeune quadragénaire du village, a repris le métier à tisser. « Je travaille sur une commande au Japon, explique-t-il. Mais j'ai surtout des demandes d'habitants de la région. Ils veulent du tissage de type Locronan, à bandes de couleurs, la mémoire du village. »

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La vocation touristique de la ville la transforme quelque peu en "ville-musée"; des logements récents ont toutefois été construits à la périphérie (72 nouvelles résidences principales entre 1990 et 2004 sur un total de 342) mais 22,5 % des logements sont des résidences secondaires en 2007 (107 résidences secondaires pour 354 résidences principales).

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D'après Wikipédia


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