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Modernisme catalan

Publié le 07 mars 2015 par Aelezig

Le modernisme catalan est un mouvement artistique inscrit dans la tendance de l'Art Nouveau en Europe.

À la suite de l’industrialisation du continent durant la première moitié du XIXe siècle, un débat naît en Europe entre maintien des idées académiques classiques – dont le néoclassicisme est le dernier représentant – et les envies d’innovation, d’expérimentation, et de création que fait naître la révolution industrielle.

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Palais de la Musique Catalane à Barcelone - Lluís Domènech i Montaner

Les tendances architecturales qui surgissent veulent rompre avec les critères traditionnels, recherchant de nouvelles formes d’édification, les yeux rivés sur le XXe siècle, et réservant une place privilégiée à l’esthétique. Le modernisme est un style urbain et bourgeois. Ce sera également un mouvement international et connu sous différents noms en Europe : Art Nouveau en France et en Belgique, Modern Style au Royaume-Uni, Jugendstil en Allemagne, Sezession en Autriche, Liberty en Italie, etc.

Cependant, en Catalogne, ce mouvement a une personnalité propre et des implications suffisantes pour considérer le Modernisme Catalan comme un mouvement autonome, tant par la grande quantité d’œuvres, que par leur qualité et le nombre d'artistes de premier ordre. Stylistiquement, c'est un mouvement hétérogène avec de grandes différences entre les artistes, chacun avec une sensibilité différente, mais avec un même esprit, une volonté de moderniser et d'européaniser la Catalogne.

Partout dans le monde, et plus singulièrement en Catalogne, le Modernisme représente la liberté de création de formes nouvelles et qui ont été jusqu'alors refusées par l'académisme.

En architecture, il est classique de considérer que le modernisme catalan commence en 1888, l'année de la première Exposition Universelle de Barcelone, mais les prémices du modernisme se retrouvent dès 1871 dans les cours de la nouvelle École Provinciale d'Architecture de Barcelone. Le mouvement naît du bouillonnement artistique et de la fièvre constructrice qui suit la destruction des murailles qui ceinturaient Barcelone, de la formidable impulsion du plan Cerdà, de la construction de l'Eixample afin d'unir les villages qui entouraient la ville médiévale de Barcelone, en lançant la construction sur d'immenses terrains vagues, évolution qui valut à Barcelone son surnom de « Ville des prodiges ». Il est également classique de situer sa fin avec la seconde Exposition Universelle de Barcelone en 1929, bien que le mouvement ait commencé à s'essouffler bien avant.

C’est dans ce contexte que surgissent les premières productions de Domènech i Montaner, tels que Editorial Montaner i Simón (Barcelone, 1879-1885), siège contemporain de la Fondation Tàpies, ou les travaux réalisés pour l'Exposition Universelle. Ces bâtiments sont représentatifs des principales caractéristiques du premier modernisme : des références diffuses à l’architecture gothique catalane, l'omniprésence des éléments ornementaux et décoratifs, l’utilisation de méthodes de constructions traditionnelles catalanes – les tuiles vernissées, la voûte catalane, le fer forgé – alliées à des produits et techniques industriels : structures métalliques en fonte d’acier, briquette et céramiques nues.

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Avec la puissance économique qui suit l’exposition universelle, une série de bâtiments innovants sont construits. Ils se basent sur une profonde recherche formelle. Le recours à une ornementation détaillée, les motifs végétaux, les lignes courbes et les couleurs des façades et des intérieurs commencent à se développer avec les premières œuvres d’Antoni Gaudi, qui fut l’architecte le plus influent du mouvement. Ces recherches se retrouvent également dans une série de maisons urbaines pour la bourgeoisies conçues par Lluís Domènech i Montaner.

Le mouvement s'étebd à l’ensemble de la Catalogne durant la dernière décennie du XIXe siècle, et au centre des principales villes catalanes, des bâtiments et hôtels particuliers bourgeois aux caractères très marqué se construisent. Josep Puig i Cadafalch est l’un des principaux architectes. Il utilise dans ces réalisations un schéma formel rigoureux, mélangeant des images médiévales de palais catalans et européens. Les intérieurs des édifices sont richement décorés par des artisans de grande qualité : ébénistes et forgerons d’arts par exemple.

Au tournant du siècle, le répertoire formel et stylistique se renouvelle, d’une part par le contact avec d’autres mouvements européens, de la puissante influence de d'Antoni Gaudí et par les commandes d’édifices publics de grande dimensions.

À partir de 1906, le modernisme commence à perdre de l’influence, à la faveur du développement du noucentisme, mouvement universaliste impulsé par Eugeni d'Ors. Un des disciples de Gaudi, Josep Maria Jujol est l’un des représentants les plus tardifs de l’architecture moderniste. La liberté avec laquelle Jujo traite les éléments décoratifs et les objets traditionnels lui a valu d’être attaché – formellement mais non essentiellement – aux courants artistiques postérieurs, tels que le surréalisme ou l’art brut.

Le modernisme disparaît complètement durant la troisième décennie du XXe siècle, comme il était advenu auparavant à l’Art Nouveau dans toute l’Europe. Parmi les causes de cette décadence, on note la difficulté à résoudre les nécessités de standardisation qui sont demandées par la production industrielle moderne ainsi que par les logements sociaux, et l’impact des avant-gardes artistiques du début du XXe siècle.

Le modernisme catalan a également touché la peinture, la scupture, la littérature, les arts décoratifs.

D'après Wikipédia


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