Vincent n'a pas d'écailles

Que d'idées... et de promesses...
Vincent n’a pas d’écailles, mais c’est pas loin d’être le cas. Au contact de l’eau, sa force et ses réflexes se décuplent ; il court vite, nage encore plus vite, saute comme une sauterelle, porte des poids énormes… un super héros… mais à la française. Taiseux, discret et au physique anodin ; il débarque dans une région faite de lacs et de rivières pour y vivre en toute quiétude sans se faire remarquer. Aucune envie chez lui de sauver la veuve et l’orphelin, juste rechercher la tranquillité.Le film est moins farfelu qu’il n’y paraît à l’énoncé du pitch. C’est un film simple, modeste, malicieux et juste un peu fantastique ; une fable en sorte. La rencontre amoureuse de Vincent et de Lucie (très belle composition hyper expressive de Vimala Pons) ainsi que toutes les scènes où elle appréhende les super pouvoirs de son amoureux sont de petits bijoux d’émotions, de drôlerie, de réalisation et de montage. Car ce film est porté par une mise en scène talentueuse, les dialogues sont quasi absents du film, c’est presque un film muet. De même pour la musique, pas de renfort musicaux sur les scènes de poursuite. Thomas Salvador fait confiance à ses talents de metteur en scène pour épurer autant son film ; et son pari est gagnant. Il en est de même pour les scènes d’action de super héros, pas d’effets spéciaux ; juste de la post production pour camoufler les élastiques, trampolines, etc. Très petit budget oblige à l’imagination. Issu du monde du court métrage, on peut juste lui reprocher d’avoir un peu étiré son propos pour parvenir à faire son premier long (1h15 tout mouillé de chaud). Le scénario est en effet un peu court même si truffer de pleins de bonnes idées et de bonnes intentions. Un jeune réalisateur à suivre sur son prochain film ; très prometteur.
Sorti en 2015