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Lava, réfugiée au service de son pays d’accueil

Publié le 09 mars 2015 par Cmasson

Lava aussi est mariée, « un mariage traditionnel mais pas forcé », explique-t-elle avec un large sourire. Mais en 2013, elle est obligée de quitter la Syrie, « La maison a subi des dégâts, j’ai vraiment souffert de cette expérience. Mon mari est venu au Kurdistan irakien quelques semaines avant moins. C’était très dur pour lui, ce n’est pas facile de se faire accepter. Au début nous ne trouvions pas de travail, nous avons vécu dans le camp de Domiz. Cette expérience m’a profondément choqué : les conditions de vie, l’état psychologique des gens, c’était terrible. Alors j’ai essayé d’apprendre la langue d’ici car elle diffère de la notre. S’ils ne peuvent parler ma langue, il fallait bien que j’apprenne la leur. Désormais c’est plus simple, même s’il m’a fallu plusieurs mois pour trouver un emploi, d’abord comme professeur d’Anglais et maintenant avec ACF à Erbil. »

Sa première expérience professionnelle avant de rejoindre Action contre la Faim a été essentielle pour Lava car elle lui a permis de se sentir acceptée. « Lorsque j’enseignais aux enfants, je me sentais bien. Avec eux, il n’y a pas de questions de langue, d’origine, je leur ai appris l’Anglais et ils m’ont appris le kurde d’ici ».

En avril 2014, Lava rejoint l’équipe WASH (Eau, assainissement et hygiène) d’ACF à Erbil. Elle s’occupe plus particulièrement de la promotion à l’hygiène dans les camps de réfugiés syriens, un travail pas toujours simple mais très motivant : « je suis moi-même une réfugiée et je me suis promis de faire de mon mieux pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. Depuis que je fais ce travail, j’entends tellement d’histoires atroces d’enfants, de femmes. Je ne peux pas regarder la situation sans rien faire ».

A partir de juin, une nouvelle crise force des centaines de milliers de personnes à se déplacer en direction du Kurdistan irakien. Elle, la réfugiée syrienne loin de sa terre, vient désormais en aide aux déplacés internes du pays qui l’a accueilli. Ca n’a pas changé son travail pour autant : « je me fiche de l’origine des gens. A Akre, j’ai vu cet enfant au corps brûlé, ça aurait pu être ma fille. Comment pourrais-je agir différemment pour une histoire d’origine ou de religion ? ». La succession de crises qu’a connu le pays ces derniers mois a donné lieu à de nombreux exemples de générosité comme elle l’explique : « dans une situation normale, les gens ne s’aideraient pas forcément mais dans l’urgence, j’ai vu de la pitié chez eux, c’est un contexte vraiment particulier, les gens s’unissent et ça dépasse tout le reste ».


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