The Casual Vacancy // Mini-series. 3 épisodes.
BILAN
Adapter le roman de J.K. Rowling en mini-série n’était pas une idée qui devait être couronnée de succès. Disons que cela pouvait donner quelque chose de brillant mais que cela pouvait aussi donner quelque chose de lamentablement raté. Heureusement pour nous, The Casual Vacancy est une mini-série réussie avec toute l’énergie du roman et même plus encore. Le roman n’était pas parfait, il avait ses petits défauts, que le script a tenté de corriger de façon plutôt intelligente. A Pagford les choses évoluent au fil de ces trois épisodes et sincèrement, ce n’est pas forcément pour le meilleur. Il y a donc quelque chose de dramatique qui arrive très rapidement dans chaque épisode et qui plonge cet univers pourtant si lumineux dans une pénombre aussi rapidement qu’un claquement de doigts. Les élections c’est une base intéressante pour faire partir une petite histoire comme celle-ci, surtout quand les secrets commencent à être révélés et que les choses changent dans la vie de tous ces personnages. Ce n’est pas toujours parfait non plus. J’avais pu voir dans le premier épisode des modifications étonnantes apportées au roman, tout en gardant tout de même l’une des qualités les plus importantes du roman : son énergie.
C’était très important que Pagford ne perde pas de son énergie et en cours de route, parfois, on sent que The Casual Vacancy perd un peu de ses forces. Le fait est que le coeur même de cette série est très solide ce qui permet d’alimenter sans trop de problèmes les artères des diverses intrigues que l’on va suivre. Tous les personnages ont quelque chose à nous raconter, pas toujours de la bonne façon, jusqu’à cette fin des plus dramatique qui nous plonge dans les bons sentiments les plus terribles. Car la fin avec la mort de Krystal Weedon est l’un des moments les plus horribles de The Casual Vacancy. Abigail Lawrie était tout simplement bouleversante dans ses derniers moments, voulant à tout prix sauver son fils (qui n’est pas mort et qui a été sauvé par quelqu’un d’autre d’une potentielle noyade). C’est donc elle qui s’est noyée. La détresse dans les yeux du spectateur est donc notable et c’est ce genre de choses que j’avais envie de ressentir. Mais je trouve dommage qu’ils n’aient pas été jusqu’au bout car dans le roman de J.K. Rowling, le petit Robbie meurt lui aussi. Bien que la fin ait donc été modifiée (à mon grand damne), globalement j’ai de quoi être satisfait de cette adaptation. Le scénario parvient à utiliser la plupart des personnages sur les trois épisodes ce qui n’était pas donné non plus à tout le monde le faire.
Car 3 épisodes pour tout ce qu’il y avait à raconter, ce n’était pas beaucoup. Du côté des élections, la façon dont tout cela se déroule prend surtout forme dans le second épisode quand ces petits messages débarquent et démolissent les personnages. J’aime beaucoup l’aspect grotesque qu’il y a là dedans car la représentation est sincère et surtout mignonne comme tout. The Casual Vacancy est une série pleine de gentillesse envers le téléspectateur (pas envers ses personnages). C’est un peu comme le grand méchant loup qui tente de séduire le petit chaperon rouge par moment cette histoire mine de rien. Car l’on nous lèche les yeux de tout un tas de belles choses et l’on nous crève parfois le coeur avec tout un tas de choses plus horribles les unes que les autres. Dans le dernier épisode c’est Miles Mollison qui gagne les élections à un vote près jusqu’à ce que son père, manipulateur et monstrueux, Howard, va avoir droit à ses petites révélations lui aussi. La morale est tout de même terrible là dedans c’est le privilégié et complètement corrompu Howard a survécu à une jeune femme innocente comme Krystal qui meurt (et accessoirement son petit dans le livre, mais pas dans la mini-série). Au moment où la série tente de nous montrer que le petit peut mourir, j’ai cru qu’ils allaient aller jusqu’au bout. J’ai même cru à ça quand Krystal se retrouve dans la rivière elle aussi.
Mais non… Globalement l’adaptation est donc plutôt fidèle et surtout réussie. Je suis certain que J.K. Rowling est contente de ce qu’ils ont pu faire de son livre. Ce n’était pas le meilleur livre de sa carrière de toute façon mais un livre plein d’énergies, lumineux et surtout dramatiquement terrifiant par moment. On retrouve en partie ce dernier aspect que j’aurais parfois apprécié voir plus marqué par le scénario. Mais l’on reste au fond de son fauteuil, accaparés par ce qui se passe devant nous tout simplement. C’est donc sur une note douce-amère que l’on s’arrête, mais bravo malgré tout à toute l’équipe qui s’est à mon sens démenée pour prendre le meilleur de cette histoire et le mettre à l’écran.
Note : 6.5/10. En bref, une adaptation réussie.