Moyennant 0,15 Reais, l’ascenseur vous permet de rejoindre le niveau de la mer et en quelques minutes, on est au terminal maritime. Sur le chemin, on passe à côté du Mercado Modelo, qui a été autrefois une gare de triage des esclaves. Le nom Pelourihno vient d’ailleurs de « Pilori » et évoque la place où on punissait les esclaves. Derrière le « beau » de ce quartier s’infiltre l’odieux de l’esclavage! La place « Largo do Pelourinho », lieu des punitions, est très particulière : triangulaire et verticale. Elle offre un panorama coloré emblématique du Pelourinho.
Largo do Pelourinho
Une autre place qui est un bijou d’architecture, avec des églises et des monuments historiques à 360º: Sur la Praça do sé, un homme nous interpelle et nous parle en français du foot : Zizou, Benzema, le PSG etc… Un bon moyen de nouer la conversation et aussi de me nouer au poignet le fameux bracelet « lembrança do senhor do bonfim » : 3 noeuds et 3 voeux! Ne jamais le dénouer!Le bracelet emblématique de Bahia
Me voilà pour quelques mois avec ce bracelet! Avant de nous quitter, notre nouvel ami nous demande un peu d’aide. On joue le jeu en lui donnant quelques Reais…
Les jolis bâtiments restaurés ne nous font pas complètement oublier que se cachent aussi beaucoup de misère et de criminalité à Salvador. Le quartier de Pelourinho a connu ses heures fastueuses jusqu’au début du XX° siècle puis un abandon et une dégradation, avec une concentration de la pauvreté et de la prostitution. Depuis les années 90 et le classement Unesco, le quartier a été revitalisé et sécurisé pour accueillir les touristes. Une partie de la population a été « réorientée » vers les quartiers extérieurs selon la version officielle. En d’autres termes, ils ont été expulsés en direction des favelas déjà surpeuplées! Une chanson de Daniela Mercury, 1991, parle du Pelourihno à travers un enfant qui joue du tambour : « O menino do Pelô » ( le gamin du Pelourihno)Même avec toute cette réalité en tête, c’est un plaisir de se promener dans les rues, on se sait plus où donner de la tête.
Rues du Pelourinho Des places, des recoins magnifiques où on a mangé une glace artisanale très originale : parfums Martinique ( Éclats de chocolat et écorce d’orange) et cocana ( coco et cachaça)! Le propriétaire Français n´était pas des plus avenants mais avait bien choisi son emplacement! Notre hôtel nous a recommandé un restaurant très sympa : Le uaua! Accueil charmant et cuisine typique excellente. J’ai mangé la fameuse « moqueca de peixe », une espèce de bouillabaisse de poissons dans du lait de coco, avec des petits légumes! Un régal! Sur les murs des éléments de décor typiques du Nordeste : par exemple, des pans de mur reproduisent les maisons traditionnelles construites en boue, avec une armature de bois. Les couleurs de fin de journée étaient vraiment magnifiques. J’avais envie de tout photographier une deuxième fois! Vers 18h, la nuit tombe, les vendeurs ambulants rangent leurs étals. Les fameuses Bahianaises en tenue traditionnelle replient leur stand de Acarajé. Acarajé signifie « manger des boules de feu », ce qui explique que je n’y ai goûté personnellement mais je peux vous dire que ce sont des beignets typiques de la région qui sont même considérés comme sacrés selon la religion Candomblé (religion afro-brésilienne)! Voici les tenues traditionnelles des Bahianaises :Pose avec 2 Bahianaises en 2009
Ces jolies dames insistent pour poser avec toi avec un grand sourire puis te demandent ensuite de l’argent avec insistance!!! Le lendemain, après un petit-déjeuner matinal express, on a quitté notre charmant hôtel. Les rues étaient calmes au Pelourinho, après un dernier coup d’œil sur les jolies ruelles, on a pris l’ascenseur pour rejoindre la ville basse nettement plus animée.Vue près du terminal maritime
Départ vers d’autres aventures : ilha de Boipeba! À suivre!Bonus : Le Groupe Olodum, stars du quartier, sur la place « Largo do Pelourinho »: