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NDDL : Les scientifiques dénoncent l'impact écologique

Publié le 13 mars 2015 par Blanchemanche
#NDDL
photo vue aérienne de la zone du futur aéroport. © photo franck dubray
Vue aérienne de la zone du futur aéroport.© Photo Franck Dubray

Entretien avec Daniel Malengreau, ancien membre du Conseil national de protection de la nature (CNPN)

Quelle est la position du Conseil national de protection de la nature ?Elle a évolué. Sur la foi des seuls documents présentés par les porteurs du projet, le CNPN avait d'abord donné un premier avis aux demandes de dérogations à la protection des espèces. Avis favorable, mais assorti de beaucoup de réserves et de mises en garde tant le dossier était incomplet. Puis, en 2013, le CNPN a fait sienne la position extrêmement critique des douze experts indépendants nommés par le gouvernement à la demande de la commission d'enquête « loi sur l'eau ».Qu'ont dit ces experts ?Ils ont refusé de valider la méthode de compensation de la destruction des zones humides, méthode expérimentale et incompréhensible. Ils ont souligné les lacunes des inventaires (faune, flore et habitats) des porteurs du projet. Ils ont pointé l'analyse insuffisante des fonctions hydrologiques alors que la zone joue un rôle clé dans l'écrêtement des crues.Pourquoi les naturalistes veulent-ils préserver la zad de Notre-Dame-des-Landes ?C'est une zone humide d'une superficie considérable, 1 600 ha, à cheval sur les bassins de Loire et Vilaine. Elle a échappé à l'agriculture intensive, ce qui en fait aujourd'hui un territoire bocager d'une grande rareté, sans équivalent dans l'Ouest, une oasis de biodiversité où plus de 1 300 invertébrés ont été identifiés, 97 espèces d'oiseaux, des grenouilles et des reptiles en abondance, des plantes rares et protégées... Tous les spécialistes des écosystèmes et des espèces, les sociétés savantes, attirent l'attention sur l'impact écologique du projet. À son tour, le Conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité vient d'émettre un avis défavorable.Si la zone est aussi riche, pourquoi n'a-t-elle fait l'objet d'aucun classement ?Le projet a été décidé il y a un demi-siècle, à une époque où les projets d'aménagement du territoire n'intégraient pas les impacts sur les milieux naturels. Puis l'existence même du projet a suspendu toutes les mesures de protection. Une fois sur les rails, on ne revient pas en arrière, on ne tient pas compte des connaissances qui sont accumulées par la suite.Les porteurs du projet affirment que tout sera mis en oeuvre pour compenser les dégâts environnementaux : transfert des espèces, déplacement des mares...Seuls quelques individus de quatre espèces (flûteau nageant, triton marbré, triton crêté et grand capricorne) feront l'objet d'un transfert, à titre expérimental, sans garantie de réussite. Les milliers d'autres disparaîtront. En réalité, en supposant que les maîtres d'ouvrage disposeraient des terrains pour mettre en oeuvre les compensations, ce qui n'est pas le cas, il est impossible de transférer des milieux de vie aussi complexes. Affirmer que le génie écologique permet de recréer la nature relève du mythe.Recueilli par Marc LE DUC.Ouest-France   12 mars 2015http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-nddl-les-scientifiques-denoncent-l-impact-ecologique_une-2733230_actu.Htm

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