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Criminelle en fuite

Publié le 04 mars 2015 par Novelist225

" Depuis le 12 fevrier 2015 cette dangereuse personne sur cette photo Que nous avons prise pour servante a d'abord pille, tue ma fille de 9ans puis incendie mon domicile avant de prendre la cle des champs je pris toute personne qui la reconnaitrai de saisir le commissariat le plus proche merci pour ce que vous ferez pour la memoire de ma fille "

Tel est le post émouvant, stupéfiant, horrifiant, qui motive notre montée au créneau ce jour. Nous l'avons lu à tout hasard sur Facebook, et nous nous sommes tout de suite senti interpellés. Pour avoir à l'époque exploré la thématique alors que nous travaillions dans la protection de l'enfance, il urgeait de prendre la parole pour livrer le fond de notre pensée.

En effet depuis quelques années, suite à bon nombre d'abus recensés sur les filles de maison, plusieurs associations de promotion des Droits Humains appuyées par des personnes de bonne volonté, montent au créneau pour assurer le respect, la défense des droits de ces personnes vulnérables trop souvent exploitées et brimées par des employeurs sans scrupules.

C'est ainsi que nous fûmes témoin d'un cas flagrant de violation des droits d'une jeune fille de maison mineure. On ne sait trop la raison, son employeur une dame corpulente, la trentaine bien sonnée, se mit à la battre copieusement en plein marché. La jeune fille portait de surcroit le bébé de la dame sur le dos, et nous en conclûmes que cette trentenaire avait un sérieux problème puisqu'elle bafouait sa propre progéniture mise en danger par le passage à tabac de la servante.

Les cas de violation sont légions. Elles sont nombreuses, ces filles de maison qui se font violer par l'employeur ou un membre de la famille. Accusées parfois de vol, certaines seront écrouées sans véritable enquête et verront leur casier judiciaire à jamais terni. Il incombe naturellement de promouvoir le respect de leurs droits, de s'employer à les mettre à l'abri de toute violation, d'abord par respect pour le préambule de la Charte Universelle des Nations Unies qui stipule que tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits, ensuite parce les Etats se veulent également un espace de liberté et d'égalité.

Toutefois, ne tombe-t-on pas dans un cercle vicieux de victimisation à outrance en surprotégeant ces jeunes filles ? Le fait est qu'une franche proportion traumatise les ménages, ce dans la Capitale économique surtout. Quand nous parlons de super protection, il s'avère que malheureusement, ces filles ont appris le langage du " Touche pas à mes droits ", sans intégrer celui du " J'ai aussi des obligations ". L'un peut-il aller sans l'autre ?

Des patronnes maltraitées de manière sournoise et qui deviennent en réalité des esclaves, un peu comme si s'appliquait la dialectique du Maître et de l'esclave d'Hegel. Se sachant en effet indispensables, ne développent-elles pas de fâcheux complexes ? Fonction mal assurée, insolence, violence à l'égard des mineurs dont elles ont la charge.

A titre d'insolence, il faudrait qu'elles intègrent que les injures constituent une violation flagrante du droit d'autrui et sont passibles de poursuites pénales. Une dame bien connue et respectable, qui s'emploie à lutter pour la dignité de ces filles, ne se plaignait-elle pas du fait qu'un natif d'une certaine communauté, profitant de son statut social, tenait coûte que coûte à faire coffrer une de ces filles, au motif qu'elle aurait injurié son épouse ?

Mais le fait est qu'il y a bien offense, chère Madame...

Simplement du point de vue moral, on n'injurie pas une dame en présence de son époux, qui plus est, lorsqu'elle est votre employeur.

Secundo, d'un point de vue légal, des injures graves sont passibles de poursuites pénales, surtout lorsqu'elles ont un caractère publique.

Tertio, il existe ce qui s'appelle la démission et qui s'opère sans tambour ni battant, lorsqu'on se sent vraiment bafouée.

En outre, cet homme a le mérite de ne s'être pas fait justice, de n'avoir pas levé la main sur la fille, mais de l'avoir directement conduite au poste de police, devant l'autorité compétente.

Le billet pathétique qui a suscité le présent article émane d'un haut cadre de l'administration. Imaginons un seul instant la levée de bouclier des associations de promotion et de défense de droits du personnel de maison au cas où ce dernier s'était rendu coupable d'abus envers la fille de maison...

Or dans le présent cas de figure, il y a eu pillage, détérioration de biens d'autrui, homicide sur une gamine de neuf ans, tout cela sur fond d'abus de confiance. Alors, qui dit quoi ? Pourquoi n'avons-nous droit à aucune montée au créneau ? Il faudrait pourtant en profiter pour sensibiliser et confondre les brebis galeuses.

En outre, et ceci concerne les agences de placement qui se dégageront à tort ou à raison de toute responsabilité, il est grand temps de travailler en synergie avec la police nationale. Il faudrait un fichier clair de vos postulantes à la disposition des agents de police, afin de sécuriser vos clients et amoindrir les fâcheux débordements. Nous ne pensons pas qu'une criminelle acceptera de voir son fichier ou son dossier aux mains des agents des forces de police. Elle prendra donc forcément la poudre d'escampette.

Alors sensibilisons et faisons-le sans états d'âme pour endiguer une espèce de règne de l'enfant-roi. Une fille de maison doit être respectée dans son intégrité et sa dignité d'être humain, de citoyen assurément, mais elle a clairement des obligations. En cas de dérive, il faudrait qu'elle puisse répondre de ses actes dans une logique de justice équitable qui n'avantage ni ne lèse le faible ou le riche.

En attendant, toute notre compassion à la famille éplorée, une pensée pieuse, affectueuse, pour une gamine injustement fauchée dans la fleur de l'âge.

Félicité Annick Foungbé Zimo, écrivain et analyste


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