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Meadowlands épisode 1.02

Publié le 29 mai 2008 par Red

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Après un épisode pilote déroutant, Meadowlands offre un second épisode plutôt convaincant mais assez maladroit dans une partie de son développement. La série reste une des plus noires que j'ai découvertes et son aspect extrêmement foncé me plaît toujours autant. C'est intelligement provocateur, séditieux et figé et ces éléments contribuent à la force singulière de la série. J'en viens toujours à regretter le nombre limité d'épisodes de la série tellement ça aurait été génial de pouvoir la suivre sur le long terme. Cet épisode démontre la facilité mirifique qu'ont les anglais à se lancer dans des productions riches de sens tout en limitant le taux d'action dans les épisodes. On le voit à nouveau dans cet épisode qui fait même souvent penser à Skins dans sa forme et son audace.

L'épisode est une longue ébauche des péripéties qui suivront (au vu de la bande-annonce du prochain épisode). Ainsi, on se concentre beaucoup sur Jack ("of all trades"), personnage dont la psychologie est poussée à l'extrême pour en tirer le plus de profit et par conséquent renforcer l'ambition tenace que dégage la série. Toutes les scènes en sa présence sont incroyablement abruptes et impitoyables mais géniales grâce au talent de l'acteur qui prend un pied à interpréter son personnage en s'appuyant sur l'écriture solide de l'épisode pour donner un résultat intense mais totalement assumé et direct. Le duo Jack/Zoé est à la fois flippant mais terriblement logique puisque on-ne-sait-comment, les scènes les réunissant fonctionnent et font ressortir les traits noirs des deux personnages à travers des scènes fortes et très bien écrites. La suite s'annonce passionnante, la série n'a aucune limite, est totalement imprévisible et effroyablement riche de colère.

Là où le développement est moins intéressant, c'est à travers le personnage de Danny, le moins abouti au bout de deux épisodes car trop traditionnel, quasi antipathique et difficile à cerner. Les séquences dédiées à ce personnage sont peu intéressantes et mal menées, le suspense est mal utilisé. Celui-ci retrouve un visage qui lui est familier, une personne prise en charge par le service de protection des témoins et envoyée à Meadowlands, chez qui il s'incruste pour obtenir des réponses. Le duo qu'il forme avec Evelyn reste trop classique et le développement presque dénué d'intérêt. Idem pour le duo entre Evelyn et David, c'est encore trop classique pour être frappant. Les dialogues et scènes de cette intrigue méritent d'être traités avec plus de précision et de singularité, c'est pour le moment le premier point faible de Meadowlands et qui touche encore plein de séries : le manque de précision et un traitement trop conforme et conventionnel. Ca plombe une grande partie de l'épisode à travers ces deux intrigues et on est limite face à des séquences cloisonnées.

Au bout de deux épisodes, seuls Jack (décédé), Zoé et Mark se démarquent car le traitement effectué sur leur psychologie est intelligent, dirigé et concis. La suite s'annonce passionnante et permettera d'encore plus approfondir leurs côtés sombres. Cette évolution apportera un fil rouge supplémentaire à la série et lui permettera d'élaborer convenablement le déploiement de ses éléments-clé. Maintenant, comme dit plus haut, il faudra faire de même aux personnages plus clichés comme Evelyn, David et les autres adultes.

L'épisode est marqué par une violence presque omniprésente et un puissant sentiment de brutalité. Tout ça vient s'ajouter à l'image terne et pâle de la série qui ne joue pas en sa défaveur car elle est très bien traitée et complètement assumée du début jusqu'à la fin. Certaines scènes sont criantes de paranoia. Le développement de ce côté-là est on-ne-peut-plus abouti et parvenu. Ce brouillard épais de frénésie est génialement géré. C'est excellent.

Et enfin, je reviens à ce que je disais sur la faculté impressionnante qu'ont les anglais à écrire des épisodes où l'action ne domine pas, laissant place à la psychologie appuyée et à la richesse de sens qui alimentent les 45 minutes. Le parallèle avec Skins est presque naturel, surtout dans la forme et l'ambition des scénaristes. Faudrait que je teste plus de séries britanniques à l'occasion mais Meadowlands a du apporter un aspect totalement inédit à Showtime.

EN BREF : Un épisode moins bon que le pilote mais toujours plus froid et colérique. Le développement autour des intrigues des adultes est beaucoup trop maladroit car trop conventionnel mais le reste est extrêmement travaillé, délibéré, faisant de Meadowlands une production difficilement cernable et totalement imprévisible mais ces qualificatifs jouent totalement en sa faveur.


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