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L'Assemblée nationale refuse de reconnaître un statut aux animaux sauvages

Publié le 18 mars 2015 par Bioaddict @bioaddict
Le lundi 16 mars 2015, l'Assemblée nationale a rejeté un amendement visant à reconnaître un statut aux animaux sauvages, refusant ainsi de pénaliser les actes de cruauté à leur encontre.

Les animaux domestiques ont été reconnus comme " des êtres vivants doués de sensibilité " par l'Assemblée nationale qui a changé leur statut dans le Code Civil le mercredi 28 janvier 2015. Ce statut juridique permet de punir sévèrement la cruauté et la maltraitance envers les animaux. Malheureusement, les animaux sauvages n'ont pas eu cette chance... L'Assemblée Nationale a rejeté le 16 mars 2015 l'amendement des députés Geneviève Gaillard (PS) et Laurence Abeille (EELV) visant à reconnaître ce même statut aux animaux sauvages. Leur amendement avait pourtant été adopté par la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale, à l'occasion de l'examen du projet de loi sur la biodiversité.

L'amendement visant à reconnaitre les animaux sauvages comme " des êtres vivants doués de sensibilité " a été rejeté par 13 suffrages contre et 7 pour. Les députés UMP, le président des députés Front de Gauche André Chassaigne, et même la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, ont voté contre. Les députés ont également supprimé (par 15 voix pour contre 6) un article du projet de loi destiné à étendre aux animaux sauvages la répression pénale en cas d'acte de cruauté, de sévices graves ou de nature sexuelle.

L'objectif de ces amendements était que les animaux sauvages vivant à l'état de liberté et n'appartenant pas aux espèces protégées ne puissent être intentionnellement blessés, tués ou capturés. Le texte précisait, qu'ils soient vivants ou morts, qu'on ne pouvait les transporter, colporter, vendre, ou acheter, sauf lors des activités régies par les règlements propres à la chasse, aux pêches, à la recherche scientifique ainsi qu'à la protection de la santé publique ou vétérinaire et de la sécurité publique.

Souvenez-vous... Le 3 février 2014, un jeune Marseillais a été condamné à un an de prison ferme pour avoir jeté un chat contre un mur à plusieurs reprises, s'être filmé et avoir diffusé la vidéo sur Internet. S'il avait procédé de même avec une biche ou un écureuil, aucune sanction n'aurait pu lui être imposée....

Ainsi, les animaux sauvages restent considérés comme des " choses " et vous pouvez leur faire subir des sévices graves et les torturer sans risquer grand chose aux yeux de la loi...

"Le lobby de la chasse a encore frappé"

Dans un article paru sur le site leplus.nouvelobs.com, Pierre Athanaze, naturaliste et forestier, commente : "Cette mesure n'était pas du goût des chasseurs qui voyaient là, à juste titre, un risque pour la pérennité de certains modes de chasse particulièrement cruels pour les animaux qui en sont victimes, telles la vénerie sous terre, la chasse à la glu, les tendelles et quelques autres encore qui chaque année causent la mort de près de deux millions d'animaux sauvages dans des conditions indignes de notre société du XXIe siècle. Aussi, le lobby de la chasse a été très actif ces derniers mois, et vient de démontrer une nouvelle fois sa toute-puissance."

La protection de la nature et la protection animale sont des enjeux fondamentaux à l'heure où notre société souhaite entrer dans l'ère du développement durable. Il semble cependant que ce ne soit pas la priorité de nos élus...

Mathilde Emery


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