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Critique Ciné : Un Homme Idéal, plein soleil

Publié le 21 mars 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Un Homme Idéal // De Yann Gozlan. Avec Pierre Niney, Ana Girardot et André Marcon.


Il était une fois un film français appelé Un Homme Idéal et qui ressemble énormément à un film américain appelé The Words. Un Homme Idéal n’est pourtant pas un remake mais la base du film ressemble énormément au film américain. Peu importe, le thriller de Yann Gozlan (Captifs, Echo) est efficace et parvient à nous plonger dans le monde de Mathieu avec une ambiance Hitchcock-esque assez étonnante. On retrouve alors la grande et belle maison au bord de la mer, la famille riche et l’homme à qui il va arriver toutes les pires choses. Le thriller paranoïaque est quelque chose qui fonctionne bien souvent avec moi, encore plus que c’est de qualité comme ici. La tension s’installe, parfois facilement, mais toujours efficacement. Il faut dire que Pierre Niney met tout ce qu’il a dans sa prestation. Yann Gozlan emprunte par ailleurs à tout un tas de cinéaste, comme par exemple René Clément pour La Piscine (il y a des scènes du genre qui ne trompent pas et Pierre Niney pourrait être le Alain Delon de cette nouvelle piscine des années 2010) sans parler de références à Claude Chabrol qui sont elles aussi bien maîtrisées. A l’issue, Un Homme Idéal nous donne une impression troublante, celle d’un polar qui même dans ses éléments les plus faciles, parvient à surprendre.

Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie en travaillant chez son oncle qui dirige une société de déménagement…
Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d’un vieil homme solitaire qui vient de décéder. Mathieu hésite avant finalement de s’en emparer, et de signer le texte de son nom...
Devenu le nouvel espoir le plus en vue de la littérature française, et alors que l’attente autour de son second roman devient chaque jour plus pressante, Mathieu va plonger dans une spirale mensongère et criminelle pour préserver à tout prix son secret…

L’histoire de Un Homme Idéal est donc pleine de rebondissements pour un spectateur avide de ce genre de rebondissements. Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas vu de films de ce genre là au cinéma et sincèrement, cela me manque cruellement. J’ai un goût prononcé pour tout ce qu’a pu faire Hitchcock si vous ne le saviez pas déjà, mais aussi tout ce qui en a découlé par la suite. Le genre du thriller hitchcockien, ce thriller avec un suspense haletant et sombre, dans une ambiance stylistique assez étonnante est pile poil ce que je voulais en allant voir Un Homme Idéal au cinéma. La bande annoncé m’avait donné l’impression que j’allais voir un remake de The Words, j’en suis sorti avec quelque chose de complètement différent. La base de l’histoire est la même mais en plus du fait que la littérature est quelque chose qui colle plutôt bien à l’ambiance de ce film, le film a un goût très différent par la suite. Car le livre n’est qu’une partie de l’histoire, qu’un premier fil conducteur qui va certes amener la suite mais pas seulement. Le film n’est pas sans rappeler un certain Plein Soleil de René Clément également avec Alain Delon. C’est d’ailleurs assumé en termes de références, du bateau à la piscine, du soleil de plomb à la direction d’acteur donnée à Pierre Niney.

Je pense que Pierre Niney est d’ailleurs l’un des vrais atouts de Un Homme Idéal. On le présente comme un homme perdu, puis un voleur, puis le gendre idéal (d’où le titre du film, qui aurait dû être dans un premier temps L’homme de Paille avant que le titre ne soit changé en cours de route) avant de tomber dans cette spirale infernale dont Yann Gozlan n’a pas forcément le secret (d’où ses références multiples) mais qu’il maîtrise du début à la fin. Le grotesque de certains rebondissements participe justement au plaisir pris par le spectateur et en s’éloigne de The Words très rapidement, le film nous plonge alors dans quelque chose d’étonnant et de complètement différent de tout ce que j’avais pu imaginer au premier abord. Ana Girardot a quant à elle toute sa place en femme éperdument amoureuse d’un homme qui a apparemment tout pour lui mais dont le monde est en fait un château de cartes prêt à s’écrouler. J’aime bien le charme naturel et surtout innocent de cette femme dans le film qui permet d’équilibrer avec un Mathieu qui est complètement perdu dans son propre jeu.

Note : 9/10. En bref, derrière sa trame classique, Un Homme Idéal est sublime. De références assumées à un Pierre Niney étonnant, voilà une excellente surprise.


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