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Le dollar canadien à 69 cents US?

Publié le 07 mars 2015 par Fabien Major @fabienmajor

Quand on voit plonger le dollar canadien simultanément avec le pétrole, on comprend que les deux sont étroitement reliés et ça n’augure pas que du bon. Oui, c’est bien agréable de voir le prix du litre d’essence diminuer mais au-delà d’un certain seuil les désagréments deviendront plus nombreux que les bénéfices.

Depuis le premier janvier, le huard a perdu plus de 7%. C’est énorme. Et cela va se refléter très rapidement sur le panier d’épicerie. Les maigres économies que nous réalisons à la pompe, on les perdra en achetant des fruits, légumes, poissons, céréales, boissons, café, huile, sucre…tec . Non, le Canada n’est pas autosuffisant. Le prix des biens importés sera donc de plus en plus cher. 

Les grandes banques mondiales se mettent à parier sur la plonge de notre monnaie. Fidelity, RBC et Crédit Suisse voient le dollar canadien aux alentours des 75 cents américains.  HSBC à 74 et Morgan Stanley à 71 cents. Le groupe australien MacQuarie est le plus pessimiste du lot.  En 2015, un huard à 69 cents n’est pas impossible. 

Je l’ai trouvé drôle. Pas que c’est impossible. Mais lorsque j’étais enfant, on voyait l’élection de René Lévesque comme une calamité. En 1976, le dollar canadien était au pair avec la devise américaine. Les alarmistes répandaient que si Lévesque prenait les rênes du Québec, et gagnait son référendum, le dollar chuterait à 69 cents. Ben, ça l’air qu’on est bien capable dans un Canada fort et uni! 

La grande banque américaine CITI en a rajouté hier. Elle considère que la légère remontée du prix du baril de pétrole est un petit plateau temporaire. La guerre de l’or noir est loin d’être terminée. CITIBANK croit possible que le prix du baril de référence redescende à son seuil de la fin des années 90, soit à 20$.  Espérons qu’ils se trompent, car, ça pourrait être suffisant pour plonger le Canada dans une sévère récession.

Mais j’y pense, pendant que le huard volait bien haut au-dessus l’aigle américain… où étaient nos politiciens pour rappeler et encourager nos entreprises à acheter au rabais de la machinerie de pointe et à investir massivement pour augmenter la productivité? Car c’est comme ça qu’une économie peut profiter des mouvements de sa devise pour créer de l’emploi et maintenir sa croissance.  Avec une piastre à moins de 80 cents, c’est trop tard. Nos entreprises gardent leurs immenses réserves de liquidité pour supporter le mauvais temps qui approche.


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