Le succès de l'agroforesterie à Cuba

Par Opapilles
Au lendemain de la révolution de 1959, l'île de Cuba se modernise. Elle introduit massivement les tracteurs, les fertilisants chimiques, les herbicides, les systèmes d'irrigation à grande échelle et les graines hybrides. Près de 90% des terres agricoles sont alors occupées par la monoculture intensive, principalement de sucre. En 1990, l'embargo américain se resserre. Les exportations de sucre chutent. Le pays ne peut importer le pétrole et les produits agrochimiques nécessaires à ses monocultures. Les monocultures ont laissé en héritage des sols érodés, compacts, salins et peu fertiles. De nouvelles pestes résistantes aux herbicides et aux insecticides ont émergé.


Cuba se lance dans une révolution agraire. La machinerie est remplacée par les animaux de trait. Les pesticides et les insecticides sont remplacés par la fertilisation et le contrôle biologique. Les sols sont restaurés avec une reforestation massive. Cuba troque ses monocultures pour l'une des plus anciennes méthodes de production agricole du monde : l'agroforesterie, hybride entre un champ et une forêt. On y retrouve des plantes herbacées, comme les céréales ou le fourrage, ainsi que des arbres et des arbustes. L'agroforesterie a été tirée de l'oubli par les scientifiques il y a une trentaine d'années. Elle est maintenant considérée comme l'une des solutions les plus prometteuses pour réconcilier la production alimentaire avec la protection de l'environnement, tout en contribuant à l'économie locale. Depuis plusieurs années, la promotion et l'expansion de l'agroforesterie sont à l'agenda de programmes internationaux comme ceux de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). À Cuba, la transformation agricole est d'une importance et d'une vitesse sans précédent : ce sont plus de 100 000 familles qui ont adopté l'agroforesterie en moins d'une décennie.<./br>
Source : notre-planete.info