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5 raisons de lire le dernier Fred Vargas

Publié le 24 mars 2015 par Caroline Rochet
5 raisons de lire le dernier Fred Vargas

Temps glaciaires vient de sortir en librairie. Après 4 ans d’absence, la romancière des polars à succès remet le couvert avec le commissaire Adamsberg, chez un nouvel éditeur. Pourquoi le lire ?

Parce que la plume de Vargas est unique

On la suit depuis son Petit traité de toutes vérités sur l'existence (2001), et on est tombées la tête la première dans ses polars qui ne ressemblent pas aux autres. Des mots qu’on ne trouve plus ailleurs, du bon sens populaire en veux tu en voilà, l’atmosphère d’un Paris contemporain, celle d’une campagne surannée (ici non loin de la capitale), des animaux fascinants (les amateurs apprécieront un certain Marc le marcassin dans cet opus), des caractères ultra dessinés (à peu près toute la brigade), des details culturels innattendus, des dialogues au couteau ... Tous ces ingrédients qui font qu’un Vargas est un Vargas - et qu’on pourrait lire un jour une page au hasard et en reconnaître immédiatement l’auteure. Elle nous a manqué.

Parce que Temps glaciaires est un peu différent

C’est subtil mais indéniable, il y a quelque chose de différent dans cet opus. Au cours des presque 500 pages du roman, deux enquêtes indépendantes se mêlent de manière à la fois distendue et inextricable : l’une part en Islande, l’autre dans un jeu de rôle robespierriste. Rien à voir ? Évidemment que si, l’on s’en doute, mais la “pelote d’algues” de l’intrigue est serrée. Même l’improbable Adamsberg, à qui il en faut pourtant beaucoup pour heurter le sens de la logique, se sent dépassé par les évènements. Autre remarque : si Temps glaciaires est différent, c’est aussi parce qu’il y manque un peu d’épaisseur intime, de détails sous la peau - pas de Camille ni d’autre femme dans les parages du commissaire, une brève évocation des enfant d’Adamsberg (plutôt accessoire), rien de la vie familiale de Danglard, à peine un brin d’émotion du côté de Retancourt. Un étrange petit manque de chair, meme si l’auteure n’a jamais été du genre à nous étaler à outrance la vie privée de ses personnages.

Parce qu’ont est toujours dingues d’Adamsberg

Il a été incarné à l’écran par Jean-Hugues Anglade et José Garcia (double sex-appeal, donc), et dans notre tête, ça fait presque 15 ans qu’on le connaît par coeur. Ou du moins, qu’on essaie de le cerner. Perspicace mais rêveur (“pelleteur de nuages”, comme le disait les Québécois dans Sous les vents de Neptune), commissaire mais détestant faire preuve d’autorité, efficace mais insaisissable, et surtout diablement intelligent : fidèle à lui-même, dans Temps glaciaires, Adamsberg nous surprend cependant en homme d’action (et oui !), et fait vaciller la fidélité de son équipe, l’inestimable Danglard en tête. Nous, on le suit toujours en courant.

Parce qu’on vibre encore avec l’Histoire

Vargas est historienne de formation, et plus précisément titulaire d’un doctorat en Moyen Âge. Comme dans L’Armée furieuse ou Pars vite et reviens tard, le polar tire une partie de sa force de la richesse historique distillée par l’auteure. Cette fois, c’est la Révolution qui revit en pointillés au fil des pages, et plus précisément la Terreur. Le passé et le présent jouent à cache cache, on s’y perd ...puis on s’y retrouve.

Parce qu’on se fiche du tueur

C’est ce qui fait, aussi, qu’un Vargas est un Vargas et non pas un Agatha Christie. Contrairement aux polars classiques, et contre toute attente, le dénouement est presque accessoire, et les révélations de la fin à la limite de l’anecdotique - avec Vargas, le meilleur, c’est la route, pas la destination. Et une fois de plus, on n’a pas vu passer les kilomètres.

Temps glaciaires, éd. Flammarion, 19 € 90.

Par Caroline Rochet


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