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NEURO: L'Homme est-il vraiment le seul animal raisonnable? – CNS 2015

Publié le 30 mars 2015 par Santelog @santelog

NEURO: L'Homme est-il vraiment le seul animal raisonnable?  – CNS 2015Cette étude californienne est menée sur l’animal, avec l’objectif de mieux comprendre …comment nous raisonnons. En suggérant la capacité du rat à construire un lien de cause à effet ou une image mentale, elle le désigne comme une mine possible d’informations précieuses pour mieux comprendre le raisonnement humain. Des implications cliniques possibles donc pour mieux prendre en charge les déclins cognitifs liés à l’âge, ou encore pour développer des outils de rédaptation cognitive, en cas de troubles ou de lésions neurologiques. Ces travaux, présentés à la conférence annuelle de la Cognitive Neuroscience Society (CNS) (San Francisco) contribuent ainsi, largement, à la connaissance des bases neurobiologiques du raisonnement, aussi chez les personnes en bonne santé.

Dans un communiqué, les auteurs écrivent :  » Ce qui distingue les êtres humains du reste du règne animal est leur aptitude prodigieuse à la raison. Mais le raisonnement humain est-il vraiment une caractéristique humaine unique et sinon, quels en sont les aspects sont partagés avec d’autres mammifères ? « . L’équipe d’Aaron Blaisdell, de l’Université de Californie, Los Angeles a donc axé sa recherche sur le comportement rationnel …chez les rats.

La relation de cause à effet : Partant du réflexe de Pavlov, qui démontre la capacité d’anticiper un événement sur exposition à un stimulus préalablement associé à l’événement, et de la démonstration de son existence chez le rat, la recherche montre que l’animal est également capable de former un lien de causalité. Dans cette expérience, le lien serait le suivant : le stimulus sonore provoque la nourriture.

Ici, si un rat est conditionné pour apprendre que la lumière est une cause fréquente du stimulus sonore et de la nourriture, quand il est exposé au stimulus sonore, il fait la prédiction que la lumière doit avoir eu lieu. Et s’il est exposé à la lumière, il s’attend à la nourriture, qui est l’autre effet de la lumière.

La déduction : Les chercheurs montrent que l’animal est capable de déductions rationnelles au sujet de ses propres actions. La lumière, toujours cause fréquente de stimulus sonore et de nourriture. Si les chercheurs permettent au rat de déclencher par lui-même le stimulus sonore, le rat, qui a compris qu’il était la cause du stimulus sonore, ne s’attend plus à la nourriture.

La succession : L’équipe constate également la capacité de l’animal à aller au-delà de l’association de 2 événements observés ensemble. L’animal est capable d’attente d’un second événement à partir du premier. Par exemple, si 2 lumières se produisent en même temps, le rat s’attend à ce qu’une lumière se déclenche chaque fois que l’autre apparait. Mais si les chercheurs couvrent la première lumière de manière à la dissimuler à l’animal et déclenchent la seconde lumière, les rats vont se comporter comme si la première lumière était bien allumée. Selon les chercheurs  » l’animal est capable de maintenir l’image mentale de la première lumière même s’il ne peut pas la voir », et au point de prendre complètement en compte cette image imaginée dans leurs prises de décisions ultérieures.

L’hypothèse : Ce type de raisonnement est la preuve de la capacité à conserver des données et à faire des hypothèses sur ces données, même lorsqu’elles ne se concrétisent pas. C’est aussi une capacité qui typiquement décline avec l’âge ou en cas de maladie neurodégénérative. Ainsi, la compréhension de ce processus est utile aussi en pratique clinique. On sait que chez l’Homme ce processus est géré par l’hippocampe ; chez le rat, lorsque les chercheurs  » désactivent  » temporairement une partie de l’hippocampe, cette capacité d’image mentale disparaît.

Une mine d’informations sur la cognition et le raisonnement humains peut donc être obtenue à partir de l’animal, concluent les chercheurs, qui travaillent au développement d’outils de réadaptation à destination des patients touchés par certains troubles cliniques comme l’autisme ou la schizophrénie ou victimes d’AVC ou de traumatismes cérébraux. Enfin, des données utiles, plus largement pour la recherche sur  » le Raisonnement « , dont la compréhension est essentielle dans ce contexte d’abondance de données via Internet. Chacun d’entre nous est maintenant mis au défi de prioriser et d’intégrer de grandes quantités de données dans son activité au quotidien.

Source:CNS 2015 Reasoning: Origins and Development (Visuel © sundatoon – Fotolia.com)


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