Opinion WAY vient de sortir son sondage mensuel, déjà utilisé par le figaro et d'autres journaux qui adorent le travail pré-mâché dans le bon sens, et qui facilite les analyses politiques en 30 secondes.
D'ordinaire, de nombreux blogeurs critiquent le vocabulaire et le mode de questionnement et de présentation des résultats des sondages Opinion WAY par le Figaro et d'autres. On va voir ce qu'ils pense de ça : La question qui fait couiner mes amis politiques est la suivante : "Pensez vous qu'il est possible d'être socialiste et libéral ?".
On demande aux sondés par Internet qui voient des extraits vidéo, de dire s'ils pensent qu'il est possible d'être socialiste et libéral, sans plus de précision. Parle-t-on du fameux libéralisme politique ou de sa version économique? On ne sait pas. Et demande-t-on aux sondés s'ils estiment que c'est bien ou mal ? Non, on ne le fait pas. Ni si Untel ou Untel a raison ou tord de déclarer telle ou telle chose.
B
ertrand Delanoe a déclaré qu'il était "Libéral et socialiste" dans cet ordre, là. On peut donc se demander si l'ordre des mots n'a pas d'importance dans notre façon de parler, et si la question eût été plus pertinente avec les deux termes inversés. Je ne connais pas de linguiste, je j'ai donc pas d'avis pertinent sur la question. Il me semble que l'ordre des mots est important. Ce n'est pas ça le plus comique dans ce sondage.On a posé la question aux électeurs de premier tour de gauche non socialiste. Ce qui inclue les cocos, les électeurs d'Arlette Laguiller et de la LCR . Cela donne 50 % seulement des personnes interrogées jugent les deux termes irréconciliables. Selon les mots du Figaro. Et 48% de ces radicaux pensent qu'on peut être socialiste et libéral.
C'est assez étrange vous ne trouvez pas ? Cela veut dire qu'une partie des électeurs de la LCR ( et du futur NPA) pensent qu'on peut être "socialiste et libéral" Etonnant non ? En fait non, la question est tellement mal posée que ça peut s'interpréter de milles façons. Ce qui est intéressant c'est de voir que les problèmes qui intéressent nos citoyens, ou plutôt ceux qu'ils se prennent sur le tronche sont tout autres. Même Opinion Way arrive à les classer.
On constate que ce fameux débat théorique avec rappels historiques sur des faits et idées qui se sont produites il y a environ 230 ans, ne passionne pas les foules. Ce qui fait cogiter nos concitoyens ce sont des soucis plus immédiats : Hausse du prix du pétrole, retraites, marins-pêcheurs. Alors, ne serait-il pas plus juste de perdre du temps à leur expliquer les mécanismes odieux qui sont derrière la spéculation sur les matières premières ? sur l'agro-alimentaire ( poisson). Par ce que là on a du débat de fond, sur les mécanismes marchands qui font qu'un poisson acheté 1€ à un pêcheur arrive chez vous à 20€...On est en plein stratégie du vacarme comme l'explique de temps en temps Juan de Sarkofrance. C'est la version sarkozyste du ventilateur à merde de Chirac. On crée de faux problèmes, et on fait confiance au microcosme journalistico-politique pour en rajouter et passer 90% de son temps sur cet épi-phénomène. Il suffit par exemple de voir le passage d'un porte parole de Benoit Hamon sur LCI pour se convaincre de ça. Autre confirmation, regardez les blogeurs spécialisés en buzz politique que sont Marie-Antoinette Embruns et Versac : Ils alimentent le buzz chez eux, sans jamais se poser de question de fond ou se casser le cul à faire le lien entre les faits et les idées. Ils auront toujours une excuse pour botter en touche, soit par intérêt soit par pure hypocrisie.
Par ce qu'en réalité le problème, c'est surtout sarkozy dont les idées consistent principalement à défaire ce qu'a fait la gauche. sarkozy a réussi à faire croire que son contre-discours et sa contre-réforme constituent des idées nouvelles, alors qu'elles sont juste une détestation des idées de gauche. C'est le constat d'un fin expert de la vie politique française . Nous en avions d'ailleurs parlé lors de la République des Blogs, où j'ai cité le Canard Enchaîné qui explique que les libéraux attaquent la sécurité sociale par ce qu'elle est sociale et est contre la logique libérale.
Voilà un bel exemple du conflit réel entre les mots, vous ne trouvez pas ? Nos amis socialistes (tous) feraient mieux de s'occuper à répondre aux questions que nous nous posons que de perdre du temps à commenter des débats inutiles et nuisibles à notre propre électorat.