Des navires ont aussi bombardé pour la première fois l'aéroport et les banlieues de la ville portuaire d'Aden, qui sont entre les mains des rebelles.
La campagne aérienne lancée la semaine dernière par les États arabes sunnites vise à freiner la progression des rebelles chiites, les houthis, qui ont balayé le pays et forcé le président reconnu par la communauté internationale à fuir vers l'étranger.
L'ONU a indiqué mardi qu'au moins 93 civils ont été tués et 364 autres blessés au cours des cinq derniers jours, dans les cinq villes du pays touchées par les violences. Le bilan réel est probablement beaucoup plus élevé.
Pendant la nuit et tôt mardi, la coalition a bombardé les rebelles appuyés par l'Iran dans la région de la capitale, Sanaa, selon ce que rapportent des responsables militaires yéménites. Les frappes ont visé des positions et des camps houthis, ainsi que des dépôts d'armes contrôlés par les insurgés, ont ajouté ces responsables.
Au cours des derniers jours, les frappes aériennes ont touché au moins neuf des 21 provinces du Yémen et empêché les rebelles de rejoindre la ville portuaire d'Aden, dans le sud du pays.
De son côté, l'Iran a annoncé l'envoi d'aide vers le Yémen, selon l'agence officielle IRNA _ soit la première intervention du genre de Téhéran depuis que les frappes saoudiennes ont débuté jeudi dernier. IRNA affirme que cette aide comprend 19 tonnes de médicaments et d'équipements médicaux et deux tonnes d'aliments fournis par le Croissant-Rouge iranien.
IRNA ajoute que cette aide est arrivée par la voie des airs mardi, sans préciser à quel endroit l'avion s'est posé. La coalition saoudienne a frappé plusieurs aéroports et dit contrôler l'espace aérien yéménite.
Le Yémen est un nouveau champ de bataille entre les poids lourds régionaux que sont l'Iran et l'Arabie saoudite, chaque pays appuyant aussi un camp différent dans la guerre civile syrienne.
L'Iran nie toutefois systématiquement armer les rebelles houthis.
L'ONU s'est aussi inquiétée mardi du bilan civil des frappes saoudiennes. L'ONU affirme que le bombardement d'un camp de réfugiés dans le nord du pays, lundi, a fait au moins 19 morts et 35 blessés, dont 11 enfants.
Les rebelles houthis évoquent plutôt 40 morts, tandis que Médecins sans frontières mentionne 29 victimes. MSF aurait aussi soigné des femmes et des enfants.
Des témoins ont toutefois raconté à l'Associated Press que le camp est maintenant occupé par les houthis et que la plupart des victimes sont des rebelles.
Source : LeDevoir