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RHUMATISMES, MAL de DOS: Mieux les gérer sans paracétamol – BMJ

Publié le 01 avril 2015 par Santelog @santelog

RHUMATISMES, MAL de DOS: Mieux les gérer sans paracétamol  – BMJLe paracétamol est le médicament de premier choix pour un large éventail de troubles musculo-squelettiques douloureux, dont l’arthrose et le  » mal de dos « . Cet article de position, de professeurs de rhumatologie de la Keele University (UK) publié dans le British Medical Journal, revient sur les dernières données publiées sur le paracétamol, en particulier cette méta-analyse* publiée dans la même édition, qui jette un doute sur l’efficacité et l’innocuité du paracétamol comme analgésique de premier choix. Les experts appellent ainsi au recours à des traitements alternatifs sûrs et efficaces, en particulier non médicamenteux -comme l’exercice et la gestion du poids- qui présentent des bénéfices démontrés dans la gestion de la douleur et de l’arthrose vertébrale. Et au-delà.

Le paracétamol (acétaminophène) est le médicament OTC le plus largement utilisé et prescrit, comme traitement de première intention pour une multitude de maladies douloureuses aiguës et chroniques. De plus, il est considéré comme plus sûr que d’autres analgésiques couramment utilisés comme les AINS ou les opiacés. Son effet antalgique a récemment été remis en question dans la gestion de la douleur aiguë liée à la lombalgie et 2 études ont déjà alerté sur différents risques dont de lésions hépatiques, de détérioration de la fonction cérébrale, nécessité d’une thérapie de remplacement rénale ou de ventilation mécanique, en cas de surdose ou de prise prolongée. Une récente étude, présentée dans la revue Annals of the Rheumatic Deseases, suggère également que le vrai niveau de risque du Pacacétamol n’est pas pris en compte par la communauté médicale.

Les auteurs de l’Université de Sydney, de cette nouvelle étude*, non seulement s’interrogent sur l’utilisation du paracétamol pour l’arthrose et le mal de dos mais appellent à un réexamen urgent des lignes directrices de prise en charge des lombalgies. Leur méta-analyse de 13 études contrôlées randomisées portant sur les effets du paracétamol vs placebo sur un total de 5.800 patients dans la gestion de la douleur liée à l’arthrose de la hanche ou du genou et à la lombalgie, fournit de nouvelles preuves que le paracétamol n’est pas plus efficace dans le traitement des lombalgies qu’un placebo et son effet sur l’arthrose de la hanche ou du genou est trop modeste pour être pris en compte sur un plan clinique.

Concrètement, les résultats suggèrent que,

·   le paracétamol est inefficace pour réduire la douleur, le handicap ou pour rétablir la qualité de vie de patients souffrant de lombalgie ou d’arthrose.

·   Son utilisation chronique peut affecter le foie : les patients prenant du paracétamol sont près de 4 fois plus susceptibles d’avoir des résultats anormaux aux tests de la fonction hépatique.

Cette nouvelle méta-analyse montre ainsi l’importance de la révision des lignes directrices de traitement des douleurs du bas du dos et de l’arthrose et précisément de la réévaluation du rôle du paracétamol comme analgésique clé dans la gestion de la douleur vertébrale.

D’autres traitements doivent être considérés : Certes, retirer le paracétamol des lignes directrices existantes pourrait conduire à une augmentation de l’utilisation d’autres médicaments comme les opioïdes –dont la preuve d’efficacité pour ces conditions est limitée-, avec leurs effets secondaires associés, soulignent les auteurs.

D’autre part, l’éducation et les conseils, les programmes de thérapies physiques telles que la manipulation vertébrale ou l’exercice aérobie, les thérapies cognitivo-comportementales ont déjà été documentées comme pouvant être efficace dans la gestion de la lombalgie et de certaines formes de rhumatismes. L’aquagym, la musculation, la gestion du poids et certains anti-inflammatoires peuvent également aider les patients souffrant d’une arthrose des membres inférieurs :

Ainsi devraient être préférés, en première intention,

·   les AINS topiques, tels que l’ibuprofène, qui sont aussi efficaces que les AINS oraux pour l’arthrose du genou, et sont associés à moins d’effets secondaires.

·   le maintien ou l’augmentation de l’activité physique,

·   l’optimisation du poids,

·   les interventions à base d’exercices adaptés à la prise en charge de la douleur musculo-squelettique et l’arthrose qui montrent généralement une réduction à court terme des niveaux de douleur.

Pour "l’auto-gestion" du patient: Encore une fois, pour ces pathologies qui représentent environ 10-15% de toutes les consultations en soins primaires, l’appel est à des approches de  » gestion de soi  » passant principalement aussi par des facteurs de mode de vie. Les traitements non pharmacologiques  » fonctionnent, sont sûrs, et apportent des bénéfices qui vont au-delà du système musculo-squelettique « , concluent les auteurs. Le défi pour les patients, les professionnels de santé, et les décideurs est de savoir comment assurer l’accès et l’adhésion à ces approches de gestion de sa propre santé.

Source: BMJ 2015; 350: h1352 doi: 10,1136 / bmj.h1225 Managing back pain and osteoarthritis without paracetamol

BMJ 2015;350:h1225 31 March 2015Efficacy and safety of paracetamol for spinal pain and osteoarthritis: systematic review and meta-analysis of randomised placebo controlled trials

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