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La solution: Hansi, l’artiste tendre et rebelle

Publié le 10 mai 2008 par Chantalserriere

Chers amis, pour vous qui avez animé ce blog, je n’ose dire mon “Livre d’heures” (comme l’a si joliment nommé Guy Chouraqui dans son commentaire), voici la solution de la dernière énigme de cette saison qui clôt en même temps le cycle de ma petite chronique strasbourgeoise. Le rythme et le thème reprendront en automne.

Pour l’instant, un voyage est prévu, dont j’espère bien donner quelques échos prochainement avant d’entrer dans les activités concernant les écritures de l’été. Tout un programme!

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Pour revenir à notre énigme, comme souvent, il n’était qu’à pianoter…”artiste tendre et rebelle”, pour…tomber sur le tout nouvel ouvrage de Benoît Bruant publié aux éditions de “La Nuée bleue” intitulé justement: “Hansi, l’artiste tendre et rebelle”.

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J’avoue avoir un faible pour ce Jean-Jacques Waltz, alias Hansi, dont la sihouette dessine avant l’heure celle d’un certain Monsieur Hulot. J’aime son parcours atypique au sein d’une famille non moins singulière que rien ne destinait à l’exercice intellectuel:

“Jean-Jacques Waltz, en effet, peut-on lire sur Wikipedia est le benjamin d’une famille de quatre enfants né du mariage de Jacques André Waltz et de Rosalie Clémence Dunan. Les Waltz vivent en Alsace depuis le XVIIe siècle et on trouve dans leurs ancêtres des boulangers, des chapeliers et des bouchers. Après avoir été tout d’abord boucher comme son propre père, le père de Jean-Jacques Waltz devient bibliothécaire à la bibliothèque municipale de Colmar en 1881 et en 1891 conservateur du musée d’Unterlinden. Autodidacte, il acquiert une très grande connaissance de l’Alsace et de Colmar, cité typiquement alsacienne, mais de tradition française. C’est lui qui éveille très tôt chez son fils un intérêt pour l’histoire et l’art. Il est affecté par l’annexion qui rompt les liens qu’il entretenait avec la France.

Jean-Jacques Waltz (Hansi) fréquente le lycée impérial depuis 1881. Au lycée, sa cible favorite sont ses professeurs dont certains viennent parfois de régions d’Allemagne très éloignées de l’Alsace pour y enseigner le français. Son père le retire de ce lycée à son corps défendant.

Il suivra par la suite des cours de dessins industriels à Lyon.

Je trouve Tomi Ungerer bien cruel avec lui lorsqu’il affirme: “Hansi n‘a vécu que devant un seul horizon, d‘un bleu troufionné, stérilisé, désexué, fictionné d‘un arc-en-ciel tricolore.
Imagiste aveuglé par un fanatisme d‘eunuque.” Bien qu’il ait affirmé aussi: “Le talent de Hansi est indiscutable, d‘imagiste, paysagiste et surtout de satiriste.”

“Il est évident, peut-on encore lire dans l’article très complet de Wikipedia, qu’Hansi a pris un parti clair, en faveur de la France.

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Cela lui a attiré des inimitiés de la part des autonomistes, des compatriotes favorables à l’Allemagne et des Allemands. Ceux-ci lui ont reproché ses outrances, comme ses caricatures où il dessinait les Allemands expulsés brutalement d’Alsace. Il les dessinait dans tous les cas emportant une pendule. Si ses œuvres sont considérées outrancières de nos jours, elles n’en reflètent pas moins les émotions de son époque. Il convient de préciser que des outrances anti-françaises chez les artistes concurrents ne furent pas moins fortes. Comme nombre d’artistes immédiatement marqués par les guerres, l’œuvre de Hansi doit être restituée dans le contexte historique et social de son époque”.

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Les albums de Hansi, abondamment vendus vers les années 1910, où les villages alsaciens, tels qu’il les imaginait, disparaissaient sous les drapeaux tricolores, ont fait croire trop facilement à l’opinion française que le retour à la France ne poserait aucun problème et ont contribué à cacher l’ampleur de la crise autonomiste après 1924.

Il n’en reste pas moins que les boîtes à sucre que vous achèterez dans les magasins de souvenirs au pied de la cathédrale seront dépourvues (censurées) du petit personnage d’enfant allemand croquant son pain noir tandis que les enfants d’Alsace portent de lourds plateaux chargés de tartes. Où va se nicher le politiquement correct, je vous le demande?


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