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Portrait de Guy Chouraqui, homme de sciences, amateur et passeur d’oeuvres littéraires. Portrait.

Publié le 06 mai 2008 par Chantalserriere

J’ai déjà évoqué Guy Chouraqui sur ce blog, en relatant parfois les “conversations” de fin d’après-midi, se déroulant dans cette ruche aux miels variés qu’est l’incroyable Librairie Kléber , à Strasbourg”.

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Un soir, après qu’il eut conversé avec Michel Serres au sujet de son livre “Le Mal Propre “, j’ai donc fait taire ma timidité pour aller lui témoigner tout le bien que je pensais de sa manière de parler d’un livre, de son art d’amener sans qu’il y paraisse, l’auteur à entrer dans le coeur de son ouvrage, en se tenant lui-même en retrait, économe de sa parole, mais toujours préoccupé d’un public en attente. Pédagogue. D’abord pédagogue. Passeur de l’univers de l’oeuvre abordée à celui de l’ auditeur attentif. Respect de l’écrivain à ses côtés. Respect de l’autre, anonyme, dans la salle.

Ainsi, j’attendais pour lui parler (alors que la vedette du jour était, comme je l’ai dit, le grand Michel Serres) qu’un couple ait terminé sa conversation avec lui. Elle, jolie jeune femme noire et lui, homme aux traits pâles étaient en train de lui témoigner leur reconnaissance! Ils étaient tous deux en fin d’études de médecine et avaient reconnu leur ancien professeur. Je les entendais exprimer avec ferveur qu’ils ne l’avaient jamais oublié, que ses cours avaient été pour eux, extraordinaires!

Guy Chouraqui a été en effet Professeur de physique à l’université de Strasbourg. Il y a également enseigné l’épistémologie et l’histoire des sciences et de la médecine. A présent retraité il accepte de temps à autres d’animer ces rencontres littéraires autour d’ouvrages qu’il aime à étudier.

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Nous avons donc fait connaissance de cette manière, pendant que se déroulaient, à nos côtés, les signatures autour du livre du philosophe. Depuis, je sais que Guy Chouraqui, fin connaisseur de Perec qu’il a étudié dans un savant trompe-l’oeil à découvrir, est aussi lui-même poète . Il me semble ainsi que ce passeur d’oeuvres, aux yeux malicieux, incarne l’idéal souvent recherché de ce qu’on appelait “L’honnête homme” au siècle classique, ou au siècle des lumières. C’est à dire un homme hautement savant, que toute discipline passionne. C’est à dire un homme sachant partager son savoir et sa sensibilité avec les membres de la société qui l’entoure. Avec mesure et gourmandise. Avec retenue et passion.

L’ayant fait sien, voici le conseil donné par Guy Chouraqui : Ne demande pas ton chemin à quelqu’un qui le connaît, tu risquerais de ne pas te perdre...

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Photo 1: Conversation avec Luc Ferry en 2006. Un moment plutôt difficile, de l’aveu-même de G. Chouraqui.

Photo 2: emprunté au site “petit poucet”.


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