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Critique Ciné : En Equilibre, le cavalier et la pianiste

Publié le 03 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

En Equilibre / De Denis Descourt. Avec Albert Dupontel et Cécile de France.


Je crois que j’ai bien plus apprécié En Equilibre pour ce qui Denis Descourt et Cécile de France nous ont fait partager lors de l’avant première que le film en lui-même. Il y a des choses très belles dans cette histoire mais elle n’est pas suffisamment gorgée d’émotions. Je pense que le problème d’En Equilibre c’est de ne pas réussir à nous donner envie d’aimer son histoire si jamais on n’est pas sensible à ce qui arrive à ces deux personnages. Par ailleurs, ce qu’il y a tout de même d’intéressant c’est que le titre du film, En Equilibre, ne fait pas référence au fait que le cascadeur soit tétraplégique mais par rapport au personnage de Florence, incarné par Cécile de France qui est lui bien plus cabossé et donc plus intéressant à mes yeux. En tout cas, c’est elle le centre névralgique de ce film, le personnage qu’il faut réparer au film de l’histoire et pourtant c’est un personnage greffé à une histoire vraie, celle d’un vrai cascadeur équestre qui est devenu tétraplégique quand il avait 30 ans suite à une chute. Quand on apprend a et que l’on fait les liens avec le film, alors le tout est bien plus intéressant. Si le personnage de Florence est le plus intéressant d’un point de vue purement scénaristique, ce n’est pas Cécile de France qui est la plus intéressante.

Marc est cascadeur équestre. Un grave accident sur un tournage lui faire perdre tout espoir de remonter un jour à cheval. Florence est chargée par la compagnie d'assurances de s'occuper du dossier de cet homme brisé. Cette brève rencontre va bouleverser leurs équilibres...

En effet, Albert Dupontel est tout simplement bluffant, encore plus quand on sait qu’il a réalisé toutes les cascades du film, dont celle sur ce cheval avec pour fond d’écran les côtes françaises. Les décors sont très intéressants, notamment car Denis Descourt leur apporte quelque chose de très musical. Ce n’est pas étrange de voir ça chez ce réalisateur qui a un rapport à la musique qui a fait le fil conducteur de sa propre filmographie (le premier film que j’ai vu de lui, La Tourneuse de Pages, parlait déjà de musique sous un angle complètement différent bien évidemment). Par ailleurs, le fait que le personnage incarné par Cécile de France soit pianiste est là aussi très intéressant. Cela permet à Denis Descourt de projeter encore une fois une image de lui et de le rapprocher un peu plus de l’histoire qu’il raconte. Si Florence est le personnage qui nous permet de pénétrer dans l’histoire, c’est aussi sa façon à lui d’entrer dans cette histoire. J’ai d’ailleurs appris que ce fût un boulot monstrueux pour Cécile de France qui a dû apprendre le piano pour ce rôle afin de pouvoir jouer comme une professionnelle, tout simplement. Je ne suis pas un pro en piano mais je pense que pour bluffer Denis Descourt, il en faut.

Denis Descourt était le seul à pouvoir donner à En Equilibre ce côté très musical, sans pour autant tomber dans le mélodrame ridicule. En Equilibre aurait très bien pu devenir pompeux ou alors une pâle copie de Intouchables en version plus romancée et dramatique. Sauf que ce n’est aucun des deux, En Equilibre est bien différent et bien plus intéressant à mes yeux. Je n’ai cependant pas réussi à ressentir quoi que ce soit face à ce film et c’est probablement ce que je trouve de plus décevant. J’aurais tellement aimé être touché par l’histoire de Florence ou même celle de Marc mais il ne se passe rien. L’un des vrais problèmes de En Equilibre est la première demi-heure qui est très longue et même si l’on nous permet d’apprendre des choses très documentées sur l’univers des assurances, j’aurais aimé un film un peu moins clinique et plus impliquant car justement, on a l’impression que Denis Descourt a fait ce film pour lui, pour se faire partager à lui-même une histoire aussi forte que celle de ce cascadeur qui existe réellement. Ce n’est pas bête de sa part, ne serait-ce que pour nous donner l’impression d’une thérapie.

Note : 5/10. En bref, c’est joli et intéressant mais un peu trop fermé à mon goût.

Date de sortie : 15 avril 2014


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