Retour en force

Petite visite dans les Jardins de la Fontaine qu'avec ardeur le printemps investit.

Les couleurs vives sont surtout l’œuvre des jardiniers qui ont préparé dès hiver leur grand feu d’artifice floral.

Plus naturellement les arbres de Judée, les coronilles sont sur le point d’affoler la palette du peintre mais d’autres ramures sont encore timides et quelques unes, même, qui ont pu masquer durant l’hiver leur souffrance au milieu du dépouillement général, sont bien obligées maintenant d’avouer leur mal, leurs branches peinent à se couvrir de bourgeons et les arbres voisins bien portants commencent à leur faire… de l’ombre. Certains marronniers des Balkans, par exemple, sur les allées du bas, semblent bien mal en point et quelques pins montrent des signes de fatigue. L’hiver venteux a été rude pour nombre d’arbres et la Camarde bûcheronne en a fauché pas mal autour de la Tour Magne.

Mais le printemps est là, oublions la froidure et les stigmates de l’hiver, regardons en avant, écrivons d’autres pages en couleur ; dans mon viseur, je n’ai vu aujourd’hui des Jardins de la Fontaine que l’appel de la vie à elle-même, comme l’écrirait Khalil Gibran, que des promesses de quelque chose qui nous parle en sourdine de ce bonheur qu’on a bien mérité.