Depuis toujours, les Coréens aiment chanter. Qu'ils travaillent ou qu'ils se reposent, qu'ils soient tristes ou heureux, ils sont toujours en train de chanter. Cette habitude ancienne a pris une autre dimension lorsque les karaokés, qu'on appelle noraebang en coréen, sont apparus en Corée dans les années soixante-dix.
Le premier appareil à karaoké coréen a été produit en 1976 par un commerçant chinois résidant en Corée. A l'époque, il imite les machines à karaoké japonaises mais aujourd'hui, si les styles d'appareils sont assez semblables, la façon de pratiquer le karaoké est très différente en Corée et au Japon. Dans le karaoké japonais, qui est traditionnellement un bar, il y a une grande scène ouverte avec un micro sur pied de sorte que le chanteur chante devant un public d'anonymes. En revanche, en Corée, on reste entre soi et on chante dans une pièce privative qui dispose de 2 ou 3 micros.
Le mot noreabang est composé de deux mots. Norea qui signifie chant ou chanson et Bang qui veut dire pièce ou chambre ; littéralement la salle de chant. C'est devenu un espace de jeu apprécié par chaque génération de Coréens et on y trouve ainsi de nombreux types de chansons qui peuvent plaire à tous les goûts, des chansons pour enfants, des chansons récentes, de vieilles chansons, du rock, du rap de la pop etc...
En général , les coréens s'y rendent en petits groupes, en famille, entre amis ou entre collègues de bureau et on vous propose une pièce privative dont la taille varie en fonction du nombre de participants. Pendant qu'une personne chante, les autres jouent du tambourin ou l'accompagnent en chantant. On choisit plutôt des tubes populaires connus de tous et on chante en remuant la tête et en frappant des mains et parfois même en dansant.
On compte environ 40 000 noraebangs en Corée et il en existe beaucoup de types différents. D'abord, le noraebang classique. C'est celui où on va chanter avec ses amis ou sa famille. Pour commencer, il faut indiquer au serveur, le nombre de personnes et le temps que l'on pense rester chanter. Normalement, on réserve pour une heure parce qu'en général le serveur offre gratuitement du temps (30 minutes ou 1 heure) additionnel. Le prix est un peu différent dans chaque quartiers, mais cela coûte environ 10 000 wons~25 000 wons pour le groupe.
Le noraebang classique
Le noraebang classique existe aussi dans une version réservée aux adultes ; dans ce cas, on y sert de l'alcool. Un autre type de noraebang populaire chez les jeunes est une sorte de boîte dans laquelle on rentre seul ou à 2 ou 3 personnes. Une fois entré, on peut trouver la liste des chansons affichée sur le mur ou dans un gros livre. On y trouve également un siège ou une banquette pour s'asseoir, des micros et la machine à karaoké surmontée d'un grand écran sur lequel défile les paroles des chansons. On trouve ces cabines à noraebang individuelles dans les salles de jeux vidéos. Pour chanter, vous glissez des pièces de monnaies dans la machine et profitez de la musique!
Le noraebang pour une personne
On déplore quelques problèmes liés aux noraebangs car des adolescents s'y rendent parfois pour fumer ou boire de l'alcool illégalement. Un autre problème lié à la sécurité est que des incendies y éclatent facilement parce que la plupart des noraebangs sont des espaces fermés hermétiquement. Enfin, un regret pour les Francophones est qu'il n'y ait que peu ou pas de chansons françaises dans les playlists. A part "Je ne regrette rien" d'Edith Piaf, impossible de trouver le dernier tube des chanteurs français à la mode. De plus en plus d'étrangers visitent ou habitent en Corée mais le nombre de chansons qu'ils peuvent chanter est très limité.
Il existe malgré tout, en plus de l'immense répertoire coréen, de nombreuses chansons vietnamiennes, japonaises et chinoises ou en langue anglaise. Alors, le noraebang, ça vous tente ?