J'ai mille excuses à faire pour cette review (valables aussi pour les suivantes) très tardive qui en plus vous paraîtra sûrement plutôt bâclée. Quelques soucis d'internet et puis... la vie tout simplement, ce drôle de concept (bon la flemme aussi un) m'ont un peu éloigné du blog dernièrement. Mais j'ai bien l'intention de rattraper mon retard et le plus vite possible. Bref. Revenons-en à Damages. Le moment clé de ces épisodes reste bien sûr le face à face Patty/Ellen dans l'aéroport. Les forcer à se confronter et interagir de la sorte est définitivement un des grands avantages de l'affaire qui les oppose et la série fait bien d'en profiter avec cette idée d'unique entretien avec un expert, réunissant les deux femmes. Le "huis-clos" à l'aéroport est amené dès lors avec naturel en jouant à merveille sur la complexité de la relation Patty/Ellen. Il y a aussi un concours de circonstances bien commode mais la prestation des actrices tout bonnement exceptionnelle, fait largement oublier ce côté un peu forcé du script. Dans ce face à face, ce qu'il y a de particulièrement génial, c'est qu'il donne un superbe aperçu, presque exhaustif, de tous les différents rapports qu'on pu entretenir Patty et Ellen. Méfiance, complicité, enseignement, hypocrisie, haine... tout ce qui fait la richesse de leur relation, toujours magistralement portée à l'écran par Close et Byrne. L'échange et surtout son issue, vient alors très bien souligner à quel point cette saison, il s'agit avant tout de leur histoire personnelle qui est en jeu dans l'affaire plutôt que les clients.
Le tout montre aussi un vrai intérêt pour l'intrigue en réintroduisant le mystère de l'attaque d'Ellen avec le retour de Patty sur ses confessions. Mais est-ce là une stratégie pour destabiliser la jeune femme dans l'affaire ou une vraie révélation? C'est ce doute qui fait la saveur du twist et la finesse du jeu de Close rend crédibles les deux possibilités. Il fallait en tout cas bien ça pour relancer avec panache l'affrontement et mieux légitimer les nouvelles investigations d'Ellen sur son agresseur, après ses rêves. C'est l'occasion par conséquent de retrouver des figures familières comme l'oncle Pete, sa femme ou les enquêteurs du pilot et de recentrer le récit sur ce vieux mystère, jamais clairement résolu. Bon, on abuse un peu parfois des vieilles séquences mais j'apprécie toujours cette sorte de "retour aux racines" en dernière saison pour avoir une vraie boucle bouclée. La révélation du flashforward sur le lien entre Patty et l'agresseur me gêne toutefois un peu... elle fait sens, avec une Ellen s'approchant à nouveau trop de la vérité, Patty pourrait bien re-commanditer une attaque. Mais on commence à suggérer avec bien trop d'insistance que Patty s'en prendrait à Ellen pour que j'y croie. C'était le flash de trop.
En parallèle, les hommes de la série semblent se réveiller. A commencer par Rutger qui se révèle enfin un peu plus profond et intéressant, trouvant véritablement sa place dans l'intrigue quand les magouilles de son contact menacent l'organisation de Channing. Le tout donne de beaux nouveaux enjeux dramatiques à l'affaire avec ce collègue tiraillé et fatigué, de plus, de l'ombre de Channing. Toutefois, autant je suis content d'avoir un Rutger plus creusé et je me réjouit de voir l'affaire avancer avec la petite enquête de Channing qui raccroche les éléments précédemment introduits, autant je trouve un peu facile de faire au dernier moment de Rutger le seul à blâmer dans l'histoire pendant que Channing devient le parfait petit citoyen. Ce dernier, par la même occasion, finit de perdre le peu de relief qu'il avait pu montrer au début. J'ai moins à redire en revanche sur Chris. Je n'étais pas tout à fait convaicu au départ par son intrigue militaire mais une fois qu'elle a rejoint l'arc principal, j'ai tout de suite mieux adhéré. Le personnage n'est finalement pas resté pour rien et son implication dans l'affaire rajoute une pression supplémentaire intéressante pour Ellen. Enfin il y a ce cher Michael, de retour, mais pour autre chose que la garde de Catherine cette fois. Il nous emmène dans les vieilles histoires familliales des Hewes à travers sa rencontre avec son grand-père qui est bel et bien le client de Kate. Je ne vois pas bien à quoi cette collaboration va aboutir, mais c'est en tout cas bien plus intéressant que Michael qui chouine pour sa fille et cela permet aussi de déterrer quelques vieux fantômes du passé de Patty et creuser une dernière fois la mythologie de la série.
En conclusion, du Damages solide, non sans quelques défauts, mais globalement bien mené. Glenn Close et Rose Byrne sont toujours phénoménales et le recentrage sur leur relation et le drame à son coeur est plus que le bienvenu. Du côté de l'affaire, malgré quelques choix décevants, on fait plutôt bien monter la sauce.