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Les evades de france par l'espagne 1940-1945

Publié le 26 juin 2014 par Anttrn1

~~Guerre de 1939-1945 LES ÉVADES DE FRANCE par l'Espagne "Ils choisirent la périlleuse aventure du passage des Pyrénées pour l'honneur de servir" (Maréchal de Lattre de Tassigny) Depuis 1941 et jusqu'en 1943 des Français ont tenté de rejoindre les Forces Françaises Libres. Environ 50.000 réfractaires-Résistants, ou plus, sont partis vers l'Angleterre quand cela était possible, mais surtout vers l'A.F.N. pour s'engager. Ils acceptaient tous les risques, de la prison à la mort, pour reprendre le combat outre-mer en armées régulières. La seule issue : traverser clandestinement les Pyrénées. Ils allaient, au péril de leur vie, passer à travers les surveillances, être aussi transparents que possible aux yeux des Allemands, de la milice et, en général de toutes les polices, fussent-elles françaises ; traverser la montagne en costume de ville, sans entraînement et souvent sans provisions de bouche. Environ les deux tiers des tentatives échouèrent, entraînant des conséquences dramatiques pour des familles entières à la suite de la capture du Résistant par l'ennemi. Peut-être ne saura-t-on jamais le nombre exact des disparus, les milliers qui furent repris et exterminés avant d'avoir pu atteindre la frontière ou même parfois la ligne de démarcation séparant la zone occupée du reste de la France La réussite du passage s'achevait sur la capture par les carabiniers espagnols et une marche interminable, harassés, enchaînés. Ils étaient alors jetés dans des " prisons modèles " où l'on entassait jusqu'à quatorze détenus dans une cellule. Un camp de concentration avait été construit par des ingénieurs nazis à Miranda de Ebro. Destiné aux républicains espagnols pris par les franquistes, on y enferma des Français. Sa honteuse trace a aujourd'hui disparu. Outre les prisons de passage, vingt grands centres d'internement furent recensés en Espagne. Les conditions d'alimentation étaient à la limite de la survie et l'hygiène sous le niveau du moyen-âge avec la pénurie d'eau. La sous-alimentation par une nourriture souillée et l'endémie dysentérique aggravées par une vermine omniprésente avec les séquelles infectieuses, conduisaient à des pertes de poids atteignant jusqu'à 30% pour des internements ordinaires compris entre trois et douze mois. Les délabrements psychologiques étaient importants et n'était-ce la forte raison patriotique qui les conduisit à cette longue épreuve inattendue, beaucoup auraient perdu pied. Les rares contacts avec des prisonniers " politiques " espagnols qui attendaient leur condamnation à mort avec un courage inouï furent aussi d'un grand secours moral. Lorsque le vent de la Victoire tourna, l'Espagne se réserva une porte de sortie en conservant les évadés qui pouvaient servir de monnaie d'échange auprès des Alliés. Tous avaient connu l'angoisse d'être remis aux Allemands. Ces évadés considérés comme ennemis du franquisme puisque ennemis du nazisme seront brimés, méprisés et maltraités tant par le personnel pénitentiaire que par les prisonniers de droit commun auxquels ils étaient mêlés à certains moments de la vie carcérale. Devant les tergiversations du Caudillo Franco qui ne reconnaissait que le gouvernement de Vichy, le Comité Français de Libération Nationale (C.F.L.N.) constitué à Alger en juin 1943 fit suspendre les livraisons à l'Espagne du phosphate marocain. Les représentations britannique et américaine en Espagne, arbitrèrent pour aboutir à un accord, en juillet 1943 : acceptation et reconnaissance d'une mission française du C.F.L.N. à Madrid, en échange d'un contingent de phosphate. Quelqu'un allait enfin pouvoir se pencher sur le sort des prisonniers. Encore fallait-il les retrouver contre le mauvais vouloir des autorités espagnoles et du représentant du gouvernement français en place à Vichy. Alors, des Français prisonniers s'échangèrent contre du blé ou de l'engrais. Sur 23.000 hommes et femmes qui parvinrent à s'évader par l'Espagne, 19.000 volontaires reprirent les armes ; 9.000 Évadés de France perdirent la vie en combattant. Ils combattirent avec la 1ère Armée Française (Gal de Lattre de Tassigny), dont ils constituèrent une partie des effectifs ; avec la 1ère Division Française Libre (Gal Brosset) ; avec la 2ème Division Blindée (Gal Leclerc) ; avec le Corps Expéditionnaire Français en Italie (C.E.F.I. sous les ordres du Gal Juin). D'autres se répartirent dans la marine, l'aviation, les commandos, les parachutistes. Ils participèrent à la marche sur Rome (Cassino), aux débarquements en Normandie et en Provence, ils libérèrent Paris, l'Alsace et Strasbourg, traversèrent le Rhin et pénétrèrent jusqu'au cœur de l'Allemagne. En regard des énormes forces alliées qui participèrent aux deux débarquements en France, ils représentent une minorité. Mais une minorité de 19.000 hommes motivés, dans une Armée nationale affaiblie, mérite de ne pas être oubliée... Jean-Claude B. MONTAGNÉ

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