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Nicolas Sarkozy semble espérer qu'un parcours efficace de l'équipe de France de football produise un effet comparable à celui de la victoire de 1998 qui avait été un tournant dans le premier mandat de Jacques Chirac.
Et si Lionel Jospin avait perdu sa présidentielle pendant la coupe du monde de football de 1998 ? Cette question doit être posée très sérieusement.
Ce fut en effet la période où l'opinion a retrouvé la forme, le moral, le punch. Mais surtout, elle s'est réconciliée avec un Chef d'Etat qui partageait ses émotions alors que le Premier Ministre semblait lointain, distant, étranger à un spectacle populaire.
Les positionnements de 2001 étaient installés. Lionel Jospin ne comprendrait pas "le peuple". Il n'aimait pas la fête. Il serait toujours trop sérieux, trop sage, voire même trop austère.
Sarkozy a la fibre populaire. Si la France va en finale de la Coupe d'Europe, on peut lui faire confiance pour en devenir le 1er supporter, maillot ostentatoirement affiché.
Lundi, il se rend à Clairefontaine. C'est le début d'une période incertaine où l'équipe de France peut beaucoup pour la cote du Chef d'Etat et encore davantage pour le moral de l'opinion qui, pour l'instant, bat des records de morosité.