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Mardi 30 mars 1915. Il me disait comme les autres que tu avais été blessé et sans doute soigné par les Allemands

Par Cantabile @reimsavant

Dans le Courrier de la Champagne du 26 mars, nous trouvons le compte-rendu d'une séance du conseil municipal, suivi de quelques détails complémentaires dans le journal du 27 :

Conseil municipal Le conseil municipal s'est réuni avant-hier soir, sous la présidence de M. le Dr Langlet, maire. Étaient présents : MM. Em. Charboneaux, de Bruignac, Perot, Bataille, Drancourt, Guernier, Gustave houlon, P. Lelarge, Jallade, Chezel, Rohart et Gougelet. MM. Lemaison, Ch. Heidsieck et Mennesson-Dupont s'étaient fait excuser. Après avoir examiné et liquidé les pensions des veuves de quelques employés municipaux tués au feu ou à Reims, le conseil examine la situation des ouvriers et employés qui ont quitté leur poste au moment de l'invasion. Sur le rapport de M. P. Lelarge et après une très longue discussion à laquelle prennent part MM. Langlet, Jallade, Rohard, Guernier, Chezel, le conseil décide que, d'une façon générale, ces ouvriers et employés, quelles que soient les fonctions qu'ils remplissaient, seront mis en disponibilité. Ils pourront, le cas échéant, être réembauchés, mais dans les emplois qui se trouveront vacants à ce moment et sans qu'il soit tenu compte, pour fixer leurs appointements, qu'il auront passé auparavant au service de la mairie. Communication avait été faire au conseil de la liste des employés municipaux tués à l'ennemi ou pendant leur service à Reims. Ce sont : MM. Villain Achille, géomètre au service de la voirie ; Brenon, agent de la sûreté ; Demitra-Beuvelet, cantonnier-terrassier ; Ferry, employé du Mont-de-piété ; Lasseron, conservateur du cimetière du Nord ; Caron E., cantonnier-terrassier ; Renaudin, chef de brigade paveur ; Lonoir, gardien du musée. Le conseil décide en outre de " mettre en sommeil " (l'expression est du Dr Langlet), le théâtre, la musique municipale, l'école de musique, c'est-à-dire d'en supprimer les budgets.
Paul Hess dansReims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Mardi 30 - Nuit tranquille pour la ville, sauf coups de canons, fusillades.

Cardinal Luçon dans sonJournal de la Guerre 1914-1918, éd. par L'Académie Nationale de Reims - 1998 - TAR volume 173
Mardi 30 Mars 1915.

Ce matin en me réveillant je suis allée rue de Beine, mais rien de nouveau. J'ai enlevé ma garniture de cheminée. Cet après-midi je suis revenue chez ton parrain et là une lettre m'attendait, du soldat Henri Lande. Il me disait comme les autres que tu avais été blessé et sans doute soigné par les Allemands. Il ajoutait que c'était un jeune homme de Crugny qui le lui avait dit et il ajoutait qu'il me remerciait beaucoup pour la petite pièce que j'avais ajoutée à sa lettre. Dix sous de timbres, ce n'est pas une affaire. Pauvre diable.

Mon coco, bonne nuit et à bientôt.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu'elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu'au 6 mai 1917 (avec une interruption d'un an). Poignant.(Alain Moyat)

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