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Allez… les Bleus ?

Publié le 31 mai 2008 par Philostrate
Allez… les Bleus ?   Lors de son dernier match de préparation face à l'Équateur à Grenoble, l'équipe de France de football, cornaquée par son équipementier, nous a refait le coup de la tunique rouge. D'où cette question, qui au train où vont les choses dans l'éducation nationale, pourrait bien figurer prochainement à l'épreuve de philosophie du baccalauréat. Doit-on toujours crier "Allez les Bleus !" quand les Bleus jouent en rouge ?
   Incapable de répondre seul à cette interrogation, Philostrate a décidé de mener l'enquête auprès de spécialistes concernés, de près ou de loin, par les choses du ballon. Premier à se prêter à l'exercice, Eric Cantona nous a gentiment reçu dans la chambre qui lui est réservée à l'année dans la "Clinique de l'Ego". Barbu en diable sous sa couronne de King des pelouses, l'idole de Manchester a d'abord longuement réfléchi. Puis il a répondu en se tenant la tête entre les main, signe chez lui d'intense activité psychique…
"Putaing, bleu ou rouge, c'est qu'une question de pigments…, qu'il a lâché le roi Canto. Les pigments, sur la palette d'un peintre, c'est comme les joueurs d'une équipe de foot. Tu fais des combinaisons, tu les mélanges, comme le sélectionneur qui fait sa composition d'équipe. À chaque fois, ça fait des couleurs différentes que tu couches sur la toile, quand le soleil de la création brille dans ton cerveau. La pelouse, c'est la toile. Pourvu qu'au plus profond de ton être tu sois convaincu que ton mélange de pigments soit le bon, la couleur devient soudain secondaire. C'est intuitif. À partir de là, tu vois bien que ta question elle est vide. Allez, casse-toi maintenant, cong !"
   Décontenancé par tant de génie, telle la sardine suivant le chalutier, je décidais de reprendre ma quête. Il me fallait du concret. Un mec carré, les pieds sur terre. J'errais sans but dans Paris, quand mes pas me menèrent devant le Palais de l'Élysée. Là, bingo ! Je tombais nez-à-nez sur Nico, en rupture de protocole pour sortir sa Carla. La question du maillot de l'équipe de France étant une affaire d'intérêt national, je me jetais à l'eau pour soumettre le problème au président le plus "wizz" de la Ve République. Je vous rapporte sa réponse, telle qu'il me la livra avant de disparaître dans le sillage de sa longiligne épouse.
   "L'important, c'est que l'équipe de France incarne la Nation et soit en harmonie avec elle, qu'il a balancé le Nico. Bleu ou rouge, c'est accessoire, pourvu que les joueurs représentent dignement la "France-qui-se-lève tôt ©", celle qui paie souvent cher pour s'asseoir dans les tribunes. Dans sa préparation, j'ai d'ailleurs suggéré à Raymond Domenech, qui est un ami, de programmer chaque entraînement au petit matin. Pour que les Français se reconnaissent pleinement dans la sélection, je lui ai aussi demandé de sensibiliser les plus vieux de ses joueurs à continuer leur carrière après l'Euro. Voir des sportifs en pleine force de l'âge prendre leur retraite, c'est inconcevable quand, dès l'année prochaine, je compte demander aux Français de cotiser jusqu'à soixante-dix ans !"
   Sur ce, il est parti, tricotant des talonnettes à l'ombre de sa sylphide et laissant votre serviteur décontenancé sur son coin de macadam. Faute de mieux, je décidais de rentrer chez moi, pour regarder à la télé France-Paraguay. Après tout, mon écran est peut-être mal réglé, les Bleus n'ont peut-être jamais joué en rouge. C'était tout de même moins compliqué, le foot, au temps du noir et blanc…

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