Les factions palestiniennes ont annoncé, hier, qu’elles allaient
combattre ensemble contre le groupe Etat islamique qui a pris position
dans le camp de réfugiés de Yarmouk, dans la banlieue sud de Damas.
Elles seront soutenues par l’armée loyaliste syrienne. Le choix de
l’alliance avec l’armée de Bachar el-Assad pourrait cependant faire
grincer quelques dents.
Ahmad Majdalani, l’émissaire de Mahmoud Abbas en Syrie avait comme
mission d’agir vite. Depuis le 1er avril, le camp de réfugiés de Yarmouk
est aux mains de Daech, soutenu pour l’occasion par le Front al-Nosra.
Pour tenter de sauver les 18.000 Palestiniens, emprisonnés dans le
camp à cause de la guerre civile, l’envoyé spécial de l’OLP a mis
d’accord les factions palestiniennes.
Un consensus a été trouvé pour que les Palestiniens prennent les
armes contre les jihadistes, et ce avec le soutien de l’armée de Bachar
el-Assad. Seul le groupe Aknaf Beit al-Maqdis, proche du Hamas, n’a pas
pu être contacté pour donner sa position.
Une situation plus qu’inhumaine
L’inquiétude grandit d’heure en heure pour les civils palestiniens du
camp de Yarmouk à Damas. Depuis la semaine dernière au moins 18 civils
ont été tués, dénoncent les organisations de droits de l’homme.
Des affrontements opposent combattants de l’organisation de l’Etat
islamique et groupes palestiniens qui tentent de garder le contrôle du
secteur.
L’intervention de l’armée syrienne serait une option
catastrophique aux yeux de l’UNWRA.
L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens demande au
contraire une cessation des hostilités et un accès humanitaires aux
civils palestiniens.
« La situation à Yarmouk est plus qu’inhumaine, témoigne Chris
Gunness, porte-parole de l’UNRWA. Il y a de violents combats de rue et
les gens sont retranchés dans leurs maisons ou ce qu’il en reste. Ils
sont trop terrifiés pour sortir, même pour essayer de récupérer un peu
de nourriture pour leurs familles ».
Ban Ki-moon demande une action concertée
« Yarmouk était déjà un endroit où les femmes mourraient en
accouchant faute de médicaments, et où d’après certaines informations,
des enfants sont morts de malnutrition, poursuit le porte-parole de
l’UNRWA. C’était déjà un endroit où la situation était désespérée, et
depuis la semaine dernière, c’est devenu encore pire. C’est pour cette
raison que nous demandons un cessez-le-feu, et cette pour raison que
nous demandons un accès humanitaire aux civils. Nous demandons également
que ceux qui le souhaitent puissent être évacués du camp, conformément à
la loi internationale et à la Charte des Nations unies ».
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé, hier, à éviter
un « massacre » dans le camp. « Il est temps de mener une action
concertée pour sauver des vies », a-t-il déclaré à la presse.
Dans ce contexte, l’opération militaire que l’armée syrienne semble
préparer constituerait, pour le secrétaire général de l’ONU, « un
nouveau crime de guerre ».
« Nous ne pouvons pas rester inactifs et laisser se dérouler un
massacre, la population de Yarmouk ne doit pas être abandonnée ». »Ce
qui se passe à Yarmouk est inacceptable », a-t-il martelé en soulignant
que « les habitants de Yarmouk, dont 3.500 enfants, sont transformés en
boucliers humains ».
« La catastrophe humanitaire à Yarmouk est un test majeur de la
détermination de la communauté internationale », souligne Ban Ki-moon.
Un appel qui peut toutefois paraître désespéré étant donné les divisions
et l’impuissance du Conseil de sécurité sur le dossier syrien depuis
quatre ans.
Source : Algerie1