Intra muros 2

Petit circuit pédestre d’une heure tout au plus, depuis la rue Meynier de Salinelles vers la rue de la Lampèze, puis la rue Porte Cancière qui se prolonge ensuite et passe sur la voie ferrée, descend vers le chemin des Limites. La boucle se ferme ensuite avec les rues Posterle,  Bonfa, Garrigue, Enclos Rey. Retour par le Gambetta et la place de la Révolution qui s’ombrage enfin sous ses immenses micocouliers.

Dès qu’on arpente la rue de la Lampèze, on ne sait plus si on est toujours en ville — eh oui, on l’est quand même ! Il n’y a pas vraiment de style bien défini, la « charte des garrigues » n’a pas de prise ici, on pourrait être aux portes de n’importe quelle autre ville méridionale avec cette végétation printanière exubérante qui déborde des murs, des palissades, des clapas d’anciens mazets de rachalans. À l’aplomb de la voie ferrée de la ligne Nîmes-Clermont-Ferrand, rien ne trahit la romaine cité, on est déjà en route pour la campagne cévenole…

J’aime beaucoup ces zones d’entre deux, zones où l’espace naturel dialogue encore avec l’espace urbain, zone où la fantaisie des hommes bâtisseurs s’exprime encore avec des couleurs et des formes un rien anarchiques, un rien poétiques. C’est à travers cette urbanisation informelle, c’est dans ces rues, ces chemins aux noms chargés d’histoire qu’elle se lit, l’âme méridionale, et qu’il s’entend vraiment, l’accent du Sud.