Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a publié dimanche un décret
prévoyant une peine de prison à vie pour les personnes reconnues
coupables d'avoir creusé ou utilisé des tunnels aux frontières du pays,
en particulier vers la bande de Gaza.
Depuis la destitution en juillet 2013 du président islamiste élu
Mohamed Morsi, l'armée a intensifié ses efforts pour détruire les
tunnels reliant la péninsule du Sinaï (est), fief de groupes jihadistes,
à l'enclave palestinienne.
Elle affirme en avoir déjà détruit des centaines, tandis que les
autorités établissent une zone tampon à la frontière pour empêcher
l'infiltration d'activistes et la contrebande d'armes et de biens
divers.
"Quiconque creuse, prépare ou utilise une route, un passage ou un
tunnel sous-terrain dans des zones frontalières avec l'objectif
d'établir une connexion avec une entité étrangère ou un Etat, ses
citoyens ou ses habitants (...) risquera la prison à vie", affirme le
décret publié au journal officiel.
Toute personne au courant de telles activités et qui n'en avertissent pas les autorités encourront la même peine.
La prison à vie en Egypte équivaut à 25 ans de détention.
L'Egypte soupçonne des activistes palestiniens de prêter main forte
aux groupes armés égyptiens qui lancent régulièrement dans le Sinaï des
attaques meurtrières contre les forces de sécurité depuis le début de la
répression des partisans de M. Morsi après sa destitution. Pour elle,
les tunnels avec Gaza servent notamment à faire passer des armes.
Plus de 500 policiers et soldats ont été tués dans ces attaques,
essentiellement dans le Nord-Sinaï, selon les autorités. Deux nouvelles
attaques meurtrières ont eu lieu dimanche, revendiquées par la branche
égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Source : Lorientlejour