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Europe-A.Latine - Relayez cet appel pour les Irlandais - CIA et drogue

Publié le 01 juin 2008 par R-Sistons


Europe-A.Latine - Relayez cet appel pour les Irlandais - CIA et drogue

Nicolas Dupont-Aignan - Debout la République - BP 18 - 91330 - YERRES - Tél : 01.69.49.17.37 - 06.84.48.41.54 - [email protected] http://www.blog.nicolasdupontaignan.fr/


Hier j’ai passé la journée à Dublin. En ce troisième anniversaire du vote des Français, il me paraissait naturel d’aller convaincre les Irlandais de leur rôle historique.

Je leur ai dit de ne pas avoir peur de voter comme le leur dicte leur conscience, en gardant à l’esprit qu’une très large majorité de citoyens en Europe, privés de référendum, ne leur en voudrait pas de rejeter Lisbonne mais, au contraire, leur en serait reconnaissante.

C’est en effet à ce peuple qui a conquis si chèrement sa liberté, qu’il revient de donner le coup de grâce de ce Traité de Lisbonne imposé par les dirigeants européens aux citoyens qui n’en veulent pas.

J’ai retrouvé la même ambiance qu’à Paris lors de la campagne référendaire française il y a trois ans : d’un côté, le rouleau compresseur de la propagande, la débauche de moyens pour le Oui, de l’autre, une multitude de petites organisations où des militants avec de faibles moyens mais un enthousiasme extraordinaire parcourent le pays en tous sens.

A Dublin aujourd’hui, comme à Paris hier, on sent un peuple partagé. Aimant l’Europe, inquiet d’être accusé de l’abîmer par un vote de refus, mais voulant aussi conserver son identité, sa liberté, sa démocratie, et ne comprenant pas pourquoi il devrait accepter de se voir imposer cette sorte de tout ou rien.

En vérité, dotés d’une grande conscience politique et du souvenir encore très récent du prix de leur liberté, les Irlandais veulent, comme les Français et les Hollandais il y a trois ans, choisir leur Europe, en dessiner les contours, en maîtriser les politiques.

Les dirigeants européens prisonniers d’une fuite en avant dont ils sont les premiers responsables, n’ont pas compris que le débat n’était plus entre l’Europe et le refus de l’Europe mais sur la manière de la construire et de l’articuler avec les nations. Leur chantage ne passe plus car leur prétendue « Europe » dénature l’idéal dont ils réclament. Ils le savent, d’ailleurs, puisqu’ils refusent de consulter les peuples et n’hésitent même plus, le cas échéant, à bafouer ouvertement le suffrage universel lorsqu’il parvient à s’exprimer.

Aujourd’hui le choix est simple. Soit les Irlandais auront le courage de dire NON et ils rendront service à la construction européenne qui sera alors obligée d’être refondée sur des bases saines, soit le OUI l’emportera n’offrant qu’un court répit à une Constitution qui s’effondrera dans une crise beaucoup plus grave.

Le 12 juin le destin de l’Union européenne sera scellé et la crise la plus grave ne viendra pas du NON mais du OUI.

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Commentaires

1. Le vendredi 30 mai 2008 à 13:30, par Patriote

Enfin un VRAI homme politique qui s'engage
Votre pragmatisme nous honore.
Un VRAI homme de terrain qui n'hésite pas a mouiller la chemise !!!

- plus que notre Vicomte Vendéen ; sourd et muet depuis les présidentielles et qui pour remercier Sarko de l'avoir intronisé a nouveau roi des chouans dans son fief vendéen va le recevoir sous quinzaine en grande pompe dans son Puy du FOU

- plus que nos groupuscules qui visitent le parvis de Germain des prés comme les socialistes entre 58 et 68 pour se plaindre de l'autoritarisme de de Gaulle.

Nicolas votre destin est en marche. La France "républicaine et Gaulliste"compte sur vous

2. Le vendredi 30 mai 2008 à 14:00, par Jean-Marc


Oui Nicolas, résistez.
Oubliez vos attaches gaullistes et souverrainistes, et montez avec des hommes de tout bord un front démocratique, ni plus, ni moins.

Le temps des discours gauche / droite est révolu pour le moment. L'urgence est ailleurs.

C'est juste un ''détail'' pour nos représentants, mais c'est la démocratie qui est attaquée


 Wikipédia, l'encyclopédie libre

 Drapeau de l'Irlande (Ratio 1:2)


APPEL AUX CITOYENS LIBRES
DE LA REPUBLIQUE D’IRLANDE


Chers Amis d’Irlande,

Vous vous prononcerez le 12 juin prochain sur la ratification du traité de Lisbonne, qui engage fondamentalement votre destin de peuple libre et souverain.

« Libre et souverain » : nous autres, Français et Irlandais, avons gardé en mémoire ce que signifient ces mots, nous mesurons pleinement leur valeur incomparable et le prix parfois très lourd qu’il a fallu acquitter pour les conquérir ou les préserver.

J’ai pu constater aujourd’hui, parmi vous, que l’esprit de liberté et l’exigence de dignité démocratique sont bien vivants à Dublin. C’est là un des nombreux points communs entre nos deux pays, déjà liés par le souvenir de luttes communes et la sympathie naturelle envers les peuples opprimés qu’inspirent certaines épreuves de l’histoire.

En Irlande comme en France, on sait très bien qu’il faut parfois résister, car, comme le disait si bien un grand Français et un grand ami de l’Irlande, Charles de Gaulle : « A force de dire oui à tout, on disparaît soi-même. » Dans nos deux pays, on sait que lorsqu’on défend la liberté chez soi, c’est l’idée même de la liberté chez ses voisins et au delà que l’on porte en même temps.

C’est dans cet état d’esprit que je suis venu m’adresser à vous aujourd’hui, en ce 29 mai si symbolique pour la France et l’Europe. Il y a trois ans jour pour jour, 16 millions de Français ont dit non en toute connaissance de cause aux dérives d’une Union européenne devenue folle qui abîme la belle idée européenne. Une Union qui ne bâtit plus l’Europe mais démolit les nations. Une Union qui ne protège pas les faibles mais renforce la domination des puissants. Une Union qui ne s’affirme pas comme un pôle de stabilité et de paix mais se met aux ordres des fauteurs de guerre.

Il y a trois ans, 16 millions de Français se sont levés pour exprimer ce qu’ils pensaient eux-mêmes et ce que pensait une écrasante majorité de citoyens des autres pays, privés de référendum : « Changeons d’Europe, restaurons les libertés, respectons nos diversités dont nous nous enrichissons les uns les autres ! » Hélas, le « concert européen », comme on l’appelait déjà à l’époque du traité de Vienne en 1815, a depuis réussi, avec la complicité de nos propres dirigeants, à faire rentrer dans la gorge son « non » au peuple français.

Contrairement aux personnalités étrangères qui viennent chaque jour, sur le ton de l’amitié feinte ou de la menace à peine voilée, vous expliquer comment voter, je ne vous dirai pas « Votez ceci, ne votez pas cela ! » Il y a trois ans, nous avons nous-mêmes trop souffert de cette odieuse ingérence dans un référendum ayant valeur de vote d’autodétermination. Le saviez-vous ? On a même vu alors un ministre britannique des Affaires européennes venir en France insulter la moitié du peuple français, c’est-à-dire le peuple français tout entier, en présence et avec la bénédiction d’un de nos propres ministres !

Ainsi, je suis simplement venu vous dire deux choses aujourd’hui. Ne vous laissez pas intimider ni culpabiliser par ceux qui soi-disant savent à votre place ! Et surtout, n’ayez pas peur de laisser parler librement votre conscience. Vous n’êtes pas seuls : des dizaines, des centaines de millions de citoyens anonymes réduits au silence en France et partout en Europe, seront à vos côtés le 12 juin. A vos côtés pour construire enfin l’Europe de justice, de paix et de liberté que nous voulons tous !

Nicolas DUPONT-AIGNAN Député français Président de Debout la République


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Un ancien policier de Los Angeles, Mike Ruppert dénonce le rôle joué par Wall Street
dans le blanchiment de l’argent de la drogue
pour des entreprises de la CIA

et prévient que la Colombie sera le centre
du prochain conflit régional.


Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Mike Ruppert et je publie le bulletin d’informations From the Wilderness. Je suis un ancien agent des stups de Los Angeles et, de façon générale, un fauteur de troubles qui se bat contre la corruption et les trafics d’influences dans le monde entier.

Lorsque vous avez créé ce bulletin d’informations, à quelle demande répondiez-vous et quelles étaient vos intentions ?

Et bien, en mars 1998, environ quatre mois après ma confrontation télévisée retransmise dans le monde entier avec le directeur de la CIA John Deutch à Locke High School – il était venu à Los Angeles pour parler des allégations selon lesquelles la CIA trempait dans des trafics de drogue. Je me suis levé à CNN et ABC Nightline et j’ai déclaré : « Je suis un ancien agent des stups. J’ai travaillé à South Central et je peux vous dire, Monsieur le Directeur, que la CIA trempe dans des trafics de drogue dans ce pays depuis longtemps. »

Et là, la salle a explosé et à ce moment-là, j’ai vu le manque flagrant d’informations du milieu politique sur le nombre de preuves réelles des activités criminelles de la CIA, en particulier le trafic de drogue.
Voilà ce que fut ma mission : apporter les preuves concrètes et irréfutables de ce qui se passe.

Parlons de votre expérience sur le terrain et de ce à quoi vous avez été confronté en tant que citoyen essayant de mettre de l’ordre dans les rues – ce doit être une véritable jungle !

Cela fait longtemps que je ne suis plus policier maintenant.
J’ai obtenu mon diplôme de l’Ecole de Police de Los Angeles lors de la promotion de novembre 1973 et battu le pavé des rues de South Central à Los Angeles dès janvier 1974.

C’était un monde bien différent différent à l’époque ; il n’y avait pas de cocaïne, nous avions des six-coups et des matraques mais personne ne se baladait avec une radio.

Mais le monde a énormément changé.

Je me suis rapidement spécialisé dans les stupéfiants et l’héroïne était la drogue prédominante dans les rues de mon secteur ; à cette époque, c’était de l’héroïne mexicaine brune.

Et ce qui m’arriva, c’est que je fis la rencontre d’une femme, dont je tombais amoureux, qui était agent contractuel de la CIA, un agent de carrière.
Or, je viens d’une famille proche de la CIA et ils ont essayé de me recruter, alors cela ne m’a pas étonné, mais j’ai commencé à voir qu’elle protégeait des cargaisons de drogue et que la CIA était activement impliquée dans le trafic de drogue.

C’est ce qu’elle a fait à Hawaï, au Mexique, au Texas et à la Nouvelle-Orléans et je ne cessais de répéter que j’étais un agent des stups et que je n’allais pas fermer les yeux sur des cargaisons de drogue.

C’est, au fond, ce qui m’a entraîné dans le cours irréversible des évènements qui ont déterminé le reste de ma vie.
C’était en 1977.

On imagine qu’un agent de la CIA pense à protéger le pays, ou du moins, on imagine le milieu des services secrets comme quelque chose qui protège la sécurité nationale. Qu’est-ce qui, selon vous, les pousse à vouloir concilier dans le pays les cargaisons de drogue avec cette activité ?

Et bien, ils n’ont même pas besoin de le concilier. C’est ce que j’ai mis si longtemps à comprendre.

Mais ce que nous enseignons aujourd’hui avec From The Wilderness, c’est que cela ne se limitait pas au fait que la CIA trempait dans des trafics de drogue pour financer des opérations secrètes.

C’est que l’argent de la drogue fait partie intégrante de l’économie américaine.

Il en a toujours été ainsi, tout comme avec les Britanniques, dans les années 1600, lorsqu’ils introduisirent l’opium en Chine pour financer le commerce triangulaire avec la Compagnie Britannique des Indes Orientales.

L’important n’est pas que la CIA ait fait le commerce de la drogue pendant l’ère des Contras pour financer l’opération secrète dans laquelle le Congrès refusait de s’engager.

La CIA trempe dans le trafic de drogue depuis ses 50 années d’existence – et même dans les 50 années qui ont précédé, avant qu’elle ne devienne la CIA.

Et l’intérêt est que, avec 250 milliards de dollars par an dans des mouvements illégaux d’argent sale, blanchi dans l’économie américaine, cet argent profite à Wall Street.

C’est là tout l’intérêt du trafic de drogue prohibitif que la CIA gère avec efficacité dans l’intérêt de Wall Street.

Juste avant la guerre des Contras, la consommation annuelle de cocaïne dans ce pays était d’environ 50 tonnes métriques par an ; disons en 1979. En 1985, elle était de 600 tonnes métriques par an.

Nous consommons toujours 550 tonnes métriques de cocaïne par an dans ce pays, et l’argent que cela génère est utilisé… disons qu’un trafiquant de drogue colombien appelle General Motors et achète un millier de Suburbans – GM ne demande pas d’où ça vient.

Philip Morris est actuellement poursuivi en justice par 28 départements colombiens (l’équivalent des états américains) pour avoir fait entrer en contrebande dans ce pays pour deux milliards de dollars de cigarettes
Malboro et s’être fait payer avec l’argent de la cocaïne !

Cet argent a fait monter les actions Philip Morris à Wall Street ; même chose pour General Electric…cela est archivé au Ministère américain de la Justice.

Ainsi, l’objectif de l’implication de la CIA dans le trafic de drogue est de générer de l’argent liquide illégal, des fonds de roulement disponibles, ce qui donne à ceux qui peuvent y mettre la main dessus un avantage déloyal sur le marché.

Lire la suite sur http://www.nexus.fr/PDF/M18P134.pdf http://lecarnavaldarthenice.blog.fr/2008/05/31/wall-street-cia-et-trafic-de-drogue-4251955



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Réactions à ma dernière publication
"la pieuvre maçonnique"  

  
"BONJOUR, j'ai commencé à lire votre blog,passionant,je m'interresse à la spiritualité depuis mon adolescence,ainsi que la philosophie,les religions et il y a maintenant 6 mois de ça je prends connaissance par internet de l'existence illuminati sur laquelle j'enquête depuis.J'ai étudié la théosophie et viens de voir aujourdhui un amalgame dans votre blog,je me permet de vous ecrire ce mail en esperant de votre part la plus grande ouverture d'esprit.La société théosophique a été fondé sur un but d'harmonie mélant les vérités dites dans les grandes religions dans le but d'avoir connaissance de l'unique vérité partant du principe que s'il y a une vérité on doit pouvoir la trouver en tout point,des scientifiques des philosophes des religieux contribuent à cette recherche qui permet de comprendre tout ce qui nous entoure,le probleme c'est que toute les connaissances utiles à l'harmonie peuvent aussi être utilisés à des fins néfastes,il n'est pas impossible que les connaissances d'Alice Bailey aient été utilisé par des personnes mal intentionné et je ne crois pas qu'il soit bon pour la société théosophique de la discréditer ça serait comparable d'accuser albert einstein d'avoir crée la bombe atomique alors que ses connaissances etaient au départ destinées à des fins médicales,si toutes les connaissances sont gardé si secret par certains initiés c'est parce qu'entre les mains des tyrans elles peuvent être très destructrices...(exemple:hitler)La société théosophique n'étant aucunment liée avec les connaissances divulgées par alice bailey il serait souhaitable de ne pas laisser volontairement cette mauvaise publicité sur votre blog.

Pour finir la société théosophique et les illuminatis ont certes les mêmes connaissances mais les utilisent dans des but diamétralement oposés,la société théosophique revendique un besoin d'harmonie dans un esprit d'égalité,de compassion,de connaissance de la nature pour le bien de tous qui aspire à la vérité(ce qui est) et les illuminatis utilisent ses connaissances dans le pire des buts qu'est la domination du monde en plongeant petit à petit le peuple dans une réalité collective pronant le culte de la personnalité.Vous pouvez donc comprendre mon désaccord,cependant je pense que nous participons tout deux aux mêmes combats pour une société plus juste,j'espere que nous auront l'occasion d'échanger sur le sujet."


De Rita, ce très beau texte, qui montre bien comment une idée belle au départ, a évolué avec le temps. Et avec l'idéologie "moderne" qui corrompt tout...

"La franc- maçonnerie possède une tradition doctrinale conservée dans le rite écossais ancien et accepté .La Maçonnerie est une société de pensée héritière des plus antiques traditions,un ORDRE fondé sur la fraternité et la tolérance se reliant au sacré .Elle a pour but le perfectionnement de l'humanité , l'amélioration constante de la condition humaine.Elle recherche la vérité et la justice et poursuit la recherche d'une réalisation d'ordre spirituel .

Mais les francs maçons modernes se sont démarqués du but spirituel de la franc maçonnerie en devenant athées .Ils veulent jouir du pouvoir temporel motivés par la recherche de domination du monde. Certains se placent dans le camp de Lucifer .

Le franc Maçon Martiniste connaît l'ésotérisme , l'ANALOGIE DES CONTRAIRES et l'architecture de l'Univers bien mieux que le croyant avec ses croyances naîves et lui il tire l'humanité vers le HAUT.

Charles Riandey , Grand Commandeur, dans son "VIATIQUE D'UN FRANC MACON "exhorte les responsables politiques à ne pas faire croire que l'humanité n'évolue que selon les moyens matériels d'existence mais je pense qu' il parle à des sourds .

La franc maçonnerie donc devrait pouvoir rassembler si elle revenait à son but premier. "


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  MILITER :

RéSo donne des news !
Edition n°105 - Mardi 27 mai 2008
  1. A la une : "Pour une autre union de la Méditerranée"
  2. Agir : Manifeste ... jeunesse d'Europe et du Maghreb
  3. Agir : 1001 actions pour dialogue euro-méditerranéen  
  4. Agir : le 27 mai, c'est l' "Académic Pride" !
  5. Primaires américaines : and the winner is...
  6. Magauche.net : les propositions de conquête sociale



    Barème indemnités kilométriques 2008   ....suite

    ·   La Poste: 7.100 suppressions de postes réalisées en 2007, selon Sud-PTT   ....suite

    ·   Communiqué de l'UD FO du 23 mai 2008   ..... suite

    ·   Les orientations et propositions du Grenelle de l’insertion   .....suite

    ·   Appel à manifester le 17 juin sur les 35h et les retraites   ...suite

    ·   Communiqué des associations d'élus locaux et de l'Union sociale pour l'Habitat (Livret A)

       ....suite


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    Les cow-boys et les Andins

     Vème sommet
    Union européenne
    -Amérique latine 
    et  Caraibes,
    comme si vous y étiez !



    Europe-A.Latine - Relayez cet appel pour les Irlandais - CIA et drogueLe cinquième sommet Union européenne - Amérique latine et Caraïbes (UE-ALC), s’est déroulé du 13 au 16 mai dans la capitale du Pérou, Lima, plus précisément au cœur du quartier bunkérisé de la bibliothèque et du Musée de la Nation. Pas moins de 85 000 soldats et policiers avaient été mobilisés pour l’occasion. Quand la fine-fleur de l’eurocratie se déplace dans le Nouveau monde, la première règle qui semble s’imposer est de se placer à l’abri du monde réel. C’est en tout cas ce à quoi a veillé le président péruvien Alan García, un social-démocrate libre-échangiste qui fut élu en 2006 face à un souverainiste en jouant sur le thème de la peur du bolivarisme.

    Ainsi, les chefs d’Etat et de gouvernement (53 au total, un record en partie dû à l’élargissement récent de l’UE), et les responsables de la Commission européenne n’auront pas vu la grève des mineurs et des travailleurs sociaux péruviens (des « radicaux », des « ratés », des « chouineurs » selon le Premier ministre hôte, Jorge del Castillo) déclenchée en guise de bienvenue aux visiteurs étrangers ; ni le contre-sommet (« sommet des peuples ») organisé par les mouvements sociaux latino-américains au même moment. Du coup, ils n’auront pas croisé non plus… les journalistes. Ceux-ci, entravés par le dispositif policier et les contretemps de l’organisation, n’eurent finalement qu’un très faible accès au travail des délégations. Mieux – ou pire : lors de la conférence de presse du Premier ministre de l’ex-puissance coloniale, José-Luis Zapatero, les journalistes latino-américains furent invités à quitter la salle sous prétexte de mise en ordre des chaises… et remplacés dans l’intervalle par des confrères espagnols triés sur le volet. L’organisation des travaux à huis clos se sera finalement imposée comme la solution optimale. Et tant pis pour la médiatisation.

     Il est vrai qu’en Amérique du sud, les peuples ont parfois tendance à porter au pouvoir des adversaires affirmés de la globalisation, qui viennent jusque dans les rencontres entre chefs d’Etat se faire protester contre l’ordre des choses. Quelques mois plus tôt, en novembre 2007, lors du 17ème sommet ibéro-américain, le président vénézuélien Hugo Chavez avait eu une prise de bec mémorable avec le roi d’Espagne devant les caméras. Il menaçait de récidiver, ayant, la semaine précédente, qualifié Angela Merkel de représentante « de la droite allemande qui a soutenu Adolf Hitler », pour conclure : « Madame la chancelière, vous pouvez aller au ... », interrompant sa phrase d’un air entendu. Celle-ci avait en effet appelé les dirigeants latino-américains à prendre leurs distances avec Caracas. A Lima, le Vénézuélien et l’Allemande se sont finalement salués chaleureusement devant les caméras.

    Le président García avait d’ailleurs dû reconnaître qu’il n’y avait pas de dispositif pour empêcher son homologue de Caracas de s’exprimer. Même la venue de Carla Bruni, épouse du président français, avec promesse de séance de photo au Machu Picchu, le tout annoncé par la presse péruvienne comme la principale attraction du sommet, n’allait pas suffire à museler les contestataires. Du reste, le couple Sarkozy s’est décommandé, tout comme Gordon Brown et Silvio Berlusconi. François Fillon avait certes été dépêché, mais le forfait de l’hôte de l’Elysée a provoqué un certain dépit parmi les dirigeants sud-américains. Une occasion manquée, ont regretté certains sous couvert d’anonymat, pour rétablir des liens d’amitié qui se sont distendus ces dernières années.

    Le sommet devait être consacré à deux axes majeurs : « pauvreté, inégalités et inclusion », et « développement durable : environnement, changement climatique et énergie ». Des intitulés pompeux, mais sans grandes conséquences. Les choses sérieuses, la partie strictement économique, relevaient plutôt du forum des milieux d’affaires réuni en parallèle le 15 mai. A défaut d’un engagement ferme à augmenter l’aide au développement, qui stagne à 0,7 % du PIB pour l’ensemble de l’Union, la Commission européenne apportait sa friandise environnementale : un plan baptisé Euroclima contre le changement climatique, abondé à hauteur de 5 millions d’euros pour l’Amérique latine.

     Au fil des tables rondes, la nouvelle marotte de l’UE, les biocarburants, a aussi été évoquée : Bruxelles veut porter leur part dans les transports à 5,75% en 2010, et 10% en 2020. Une telle perspective qui peut séduire le Brésil, largement engagé dans l’aventure en partenariat avec les Etats-Unis, effraie les pays andins qui voient leurs paysans planter du grain pour faire rouler les voitures européennes au lieu de nourrir leur population pauvre. Il n’est guère surprenant, dès lors, que les récentes émeutes de la faim dans le monde aient quelque peu contribué à éclipser ce volet des négociations. A la demande notamment du représentant cubain, les chefs d’Etat auront même consenti à inclure dans la déclaration finale une mention de l’urgence à aider « les pays les plus vulnérables et les populations affectées par les prix élevés des denrées alimentaires ».

    Au total, la tonalité de la presse internationale faisait écho à l’atmosphère « apaisée » du sommet. La radio institutionnelle allemande, Deutsche Welle concluait le 18 mai sur un « Happy end », en passant sous silence les propositions abandonnées en cours de route, telles que celle, présentée par Hugo Chavez, de créer un fond d’aide pour les pays victimes de la flambée des prix des denrées alimentaires, celle de son homologue bolivien Evo Morales en vue de délivrer des prêts sans intérêts aux populations démunies, ou encore celle de l’équatorien Rafael Correa pour empêcher la surexploitation du pétrole en Amazonie.

     Il est vrai que de compromis en déclarations qui n’engagent à rien, tout le monde a fini par obtenir un motif de satisfaction dans cette grand’messe – même La Havane a décroché une condamnation unanime en bonne et due forme de l’embargo étatsunien imposé à Cuba.

    Le thème du libre échange, quant à lui, avait été soigneusement relégué en marge du sommet, dans des échanges de vues bilatéraux. C’est que les enjeux sont de taille et les points de vue difficiles à concilier. Si l’on agrège les vingt-sept pays-membres, l’Union européenne est le deuxième partenaire économique de la région Amérique latine/Caraïbes. Le volume des échanges bilatéraux s’élève à quelque 160 milliards d’euros par an. En 2007, environ 14% des exportations latino-américaines étaient destinées à l’UE. Les firmes de l’UE représentent la première source d’investissement dans de nombreux pays latino-américains. Les stocks d’investissements européens dans la région s’élèvent à quelque 400 milliards d’euros, soit environ 12% des investissements directs à l’étrangers totaux des Vingt-sept. Pour beaucoup de pays du sous-continent, les échanges avec l’Europe sont un moyen d’échapper à l’emprise du grand voisin yankee.

    Or, si le libre-échange est acquis dans le cadre d’accords d’association avec la Chili et le Mexique, le bât blesse avec certains pays de la Communauté andine des Nations (CAN). Les représentants « bolivariens » d’Equateur et de Bolivie rejettent toujours le projet qui dort dans les tiroirs de Bruxelles. Ils lui reprochent de contenir des clauses en matière de propriété intellectuelle, d’interdiction des nationalisations, et de régime des investissements étrangers qui menacent la souveraineté des peuples. Le président paraguayen nouvellement élu, Fernando Lugo, a lui aussi insisté sur la nécessité de défendre l’indépendance des nations.

    A défaut de consensus andin, Javier Solana se consolera par la signature probable à court terme d’un accord bilatéral avec la Colombie, sur le modèle de celui que cette dernière a déjà paraphé avec Washington, voire d’un traité de libre-échange avec le Pérou… N’est-ce pas là ce que le Hongrois Rákosi nommait jadis « la tactique du salami » ? Plus que jamais cow-boy de l’UE, le Haut-représentant Solana, avant d’arriver à Lima, avait surtout fait le crochet par Bogota pour soutenir le président colombien, dont les liens avec les paramilitaires sont connus, dans son combat contre les guérilleros des FARC.

     Avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay), les négociations sont au point mort depuis 2004 pour cause de désaccord sur les subventions et des barrières douanières agricoles. Leur reprise dépend de l’issue du « cycle de Doha » (les négociations engagées depuis 2001 dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce) – c’est en tout cas ce qu’a indiqué à Lima le commissaire européen Peter Mandelson. Le sujet est donc renvoyé à des discussions ultérieures.

    Bien loin du sommet officiel, mais au même moment et dans la même ville, le « Tribunal permanent des peuples », présidé par le chanoine belge François Houtart, a symboliquement condamné le système d’exploitation économique dans lequel sont inscrites les relations UE-Amérique latine, et notamment l’action de 26 multinationales européennes.

     Le 19 mai, l’ONG britannique Christian Aid publiait un rapport selon lequel les grands groupes des pays développés volent aux pays latino-américains quelque 50 milliards de dollars d’impôts chaque année. Le nouveau système fiscal bolivien y est cité en exemple, le Pérou d’Alan García blâmé pour son laxisme. Peut-être un thème de discussion pour le prochain sommet ALC-UE, qui se tiendra à Madrid en 2010 ?

    FREDERIC DELORCA


    l'article de F. Delorca est paru dans le mensuel Bastille-République-Nations du 28 mai 2008  (
    [email protected])  (le titre est l'oeuvre du journal) à propos du Vème sommet Union européenne-Amérique latine et Caraibes

    http://atlasalternatif.over-blog.com/article-20044267.html



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