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Sarkosy, responsable Force de ventes

Publié le 16 avril 2015 par Rolandlabregere

De fausse confidence en fuite bien tempérée, l’information est désormais publique. Nicolas Sarkosy a confirmé vouloir faire disparaitre l’UMP pour une dénomination plus conforme à ses ambitions. Finie l’UMP, voilà « Les Républicains ». Comme rien ne doit être laissé au hasard, un congrès de fondation est d’ores et déjà programmé pour le 30 mai. S’abandonnant à la joie que lui confère sa trouvaille, le leader contesté de la droite est satisfait de lui et le fait savoir. « C'est le bon mot car la République, c'est ce qui rassemble le plus », a-t-il déclaré en présence de ses centurions rapprochés et estimés. « C'est un mot qui fédère largement », a-t-il ajouté.

La dénomination fait référence à l’actualité. Avec « Les Républicains », l’allusion à la République s’impose. Le contexte post-Charlie fera le reste, a pu se laisser aller à penser l’ex-président. La démarche consiste à privilégier les adhérents au détriment d’une organisation traditionnelle. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle appellation fait plutôt référence à une bande de potes qui prennent plaisir à se retrouver pour de fines tranches de rigolades. On pense spontanément à une enseigne de bistrot « Les Républicains », spécialisé dans le casse-croûte à toute heure. On pourrait y apercevoir les ténors de la bande s’attabler devant un croque-monsieur bien fromagé. Il y eu les indémodables Frères Jacques, contemporains des Compagnons de la chanson dont la tournée d’adieu s’éternisa sur plusieurs décennies. On connut aussi Les Daltons qui n’étaient pas réputés pour confondre les couleurs. Choisir un pluriel pour dénommer un projet politique, c’est chercher à se démarquer des usages. « Les Républicains » font ainsi l’économie d’une réflexion sur la désignation d’un parti, d’un mouvement, d’une union, voire d’un rassemblement. Rien de bien nouveau sous l’étoile pâlie de Sarkosy. Le choix a été fait pour tourner le dos à la tradition. « J’en ai assez des sigles qui permettent d’être caricaturé », aurait lâché, selon Le Monde, Nicolas Sarkosy. Le terme « Les Républicains », offrirait, selon lui, « un nom fédérateur qui serait un symbole politique ». Mais, dans l'entourage du candidat, a-t-on bien réfléchi sur la fonction de l'article défini ?

C’est dans les détails de l’opération de reprise en main qu’il convient de voir l’esprit nouveau qui va souffler dans les bureaux de la vieille maison. « Les républicains », c’est chamboule-tout et méli-mélo associés. C’est en pédégé attentif aux résultats et à ceux de la concurrence que le chef va gouverner « Les Républicains ». Pour la primaire, inspirée du modèle socialiste, les candidats vont être tenus de se lancer dans la course aux adhésions. Chaque président de fédération va recevoir des objectifs chiffrés. Carotte sur le gâteau : les fédérations qui recruteront le maximum d’adhérents recevront des bonus financiers pour entreprendre des actions militantes locales. Seront-ils honorés comme dans certaines entreprises en fin d’exercice par une soirée coquine dans un grand cabaret parisien ? La motivation des troupes passe par la discrétion sur la nature de la récompense. « Les Républicains » vont-ils choisir le modèle de la vente par correspondance ou préférer un e-développement ? La politique du chiffre, jusqu’à l’obsession, n’est pas une nouveauté dans le logiciel de l’initiateur du groupe « Les Républicains ». Obstiné, lui qui a le goût des chiffres, récidive. Il n’est pas prêt de jeter aux épines du premier buisson sa monomanie des résultats, des graphiques, des courbes, bien nappés de chiffres avec des pourcentages dégoulinants. Chez Les républicains, la quinzaine commerciale sera permanente. Des adhérents ? Stop ou encore ?

La marque Sarkosy sera-t-elle cotée en Bourse ? Verra-t-on sur la vitrine du siège l’affichage du chiffre du jour ? En plaçant son action sous le signe implacable des chiffres et des nombres, le patron des « Républicains » ne commet pas son meilleur calcul. Chercher de façon permanente la meilleure martingale est le plus sûr moyen de prendre une veste. Ou une jupette.


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