Afin de faire plaisir à mes amis du PSG en ce troisième dimanche après la Pentecôte, voici un florilège des surnoms de grands footballeurs une étude réalisée par l'excellentissime Agence AFP.
D'Andrea Pirlo, vu comme une "Fée Clochette" en Italie, à Karim Benzema, consacré par un rappeur comme le "Cauchemar du foot français", de nombreux joueurs parmi les 368 de l'Euro-2008 possèdent en effet un surnom, plus ou moins répandu, signe de reconnaissance parfois ironisante. Benzema meilleur buteur de Ligue 1 cette saison, 20 buts et 20 ans, n'a pas encore de sobriquet "officiel", à la manière d'un Zizou ou d'un JPP. Alors les ballons d'essai se multiplient: le rappeur Rohff - son artiste préféré - l'a ainsi élogieusement appelé le "Cauchemar du foot français", en référence à sa propre compilation, "Le cauchemar du rap français". Pour la presse anglaise, toujours imaginative, c'est "The Benz". Et les forums lyonnais grouillent de "BigBenz, "Benzou" et autres "Benzemaldo" (en référence au Brésilien Ronaldo, idole du jeune Français).
Les Bleus raffolent du diminutif, entre les historiques "Tutu" et "Titi" (Thuram et Henry), les deux "Pat" (Vieira et Evra), "Greg" Coupet, "Flo" Malouda... Ou encore "Abi" pour Abidal, "Boum" pour Boumsong et "Maké" voire "Kéké" pour Makelele.
Les Allemands écourtent affectueusement les noms à rallonge de Podolski ("Prinz Poldi") et Schweinsteiger ("Schweini", sachant que "Schwein" signifie "porc"...). Certains noms facilitent l'invention, comme "Ratusca" (caneton) pour le défenseur roumain Razvan Rat. Parfois à double tranchant: l'Italien Marco Materazzi sera "Matrix" pour ses admirateurs, et "Macellazzi" (jeu de mots avec "macellaio", boucher) pour ses détracteurs. Le superlatif reste évidemment de mise. Glorieuse ou pompeuse, la métaphore élogieuse est un classique. Il s'agit de "San Iker" pour Casillas et ses arrêts miraculeux, "The Gold Pearl" (la perle d'or) pour le Suédois Henrik Larsson, allusion à ses anciennes dreadlocks blondes, "Briliantul" ou "Dinamita" pour le buteur roumain Adrian Mutu et la "Flèche" pour son vif équipier Marius Niculae.
C'est aussi Miroslav "Klosinho" ou "Super-Mario" Gomez chez les Allemands, dont le capitaine Michael Ballack était surnommé "le petit Kaiser" à ses débuts, en référence au monument Franz Beckenbauer. "Kaiser Franck" Ribéry a repris le flambeau impérial, le temps d'une saison ébouriffante au Bayern Munich.
Côté look, c est aussi la grande créativité. Beau gosse aux cheveux gris, la ressemblance physique joue à plein chez le gardien grec Antonis Nikopolidis, "Clooney". C'est aussi le cas pour "Tarzan" Sergio Ramos, longue chevelure et muscles saillants, "El niño" devenu "The Kid" Fernando Torres (débuts précoces, visage juvénile). Et comment ne pas baptiser Bafé Gomis "la Panthère" alors qu'il célèbre ses buts en mimant le félin?
Côté physique, il y a le "Géant tchèque" Jan Koller (2,02 m) ou le "Colosse" grec Trainos Dellas (1,96 m), et "Le Kényan" Eric Abidal pour ses performances athlétiques.
Le petit gabarit Andrea Pirlo est connu comme "Trilli Campanellino" (Fée Clochette), pour son élégance, sa légèreté, et l'artiste Alessandro Del Piero dépeint en "Pinturicchio" (peintre de la Renaissance) par l'ancien patron de la Juventus, "l'Avvocato" Agnelli, qui tenait en Roberto Baggio son "Raffaello". Enfin, "Ringhio" (grognement) sied parfaitement à Gennaro Gattuso et son caractère bouillant.
Enfin soulignons l'exception portuguaise. "Nuno Gomes", de son vrai nom Nuno Ribeiro, est un hommage au buteur vedette du FC Porto des années 1980, Fernando Gomes, avec lequel le jeune Nuno était comparé.
Armando Gonçalves Teixeira, dit "Petit": fils d'émigrés portugais né à Strasbourg, il est affublé de ce surnom lorsqu'il déménage, jeune, au Portugal, accent français et petite taille obligent. Cristiano Ronaldo dos Santos Aveiro: c'est son vrai nom! Son deuxième prénom ne rend pas hommage à un footballeur. Mais à un certain Ronald Reagan.